Billetterie

La Marque du tueur

Koroshi no rakuin

de Seijun Suzuki , Japon , 1967

Seijun Suzuki, le chien fou de la Nikkatsu

Goro Hanada (Joe Shishido) est numéro 3 dans la hiérarchie des tueurs de Tokyo. Il enchaîne les contrats avec succès jusqu’au jour où il accepte une mission délicate, qui nécessite un tir parfait. Gêné par un papillon qui se pose sur le canon de son fusil, Hanada rate sa cible. L’organisation décide de l’éliminer. Pour sauver sa peau, Hanada va devoir se confronter au tueur Numéro 1 (Koji Nanbara), dont personne n’a jamais vu le visage.

 MARQUE-DU-TUEUR

 

La Marque du tueur signe un point de non-retour dans la carrière de Seijun Suzuki. Alors que ses relations avec les patrons de la Nikkatsu étaient déjà tendues, le cinéaste livre un film encore plus radical que les précédents, où la folie de la mise en scène prend le dessus sur la narration. Avec ses ruptures de ton, ses ellipses, son récit flirtant avec le surréalisme, qui détourne les codes du genre pour en offrir une lecture parodique, La Marque du tueur est jugé incompréhensible par le studio. Furieux, le directeur de la compagnie, Kyusaki Hori, licencie Seijun Suzuki en avril 1968 et suspend la circulation de ses films. Ce renvoi brutal provoque une levée de boucliers : étudiants, cinéphiles et intellectuels manifestent en soutien au réalisateur. Seijun Suzuki intente un procès à la Nikkatsu, qu’il remporte dans les années 70. Durant cette décennie, il gagne sa vie en tournant des publicités pour la télévision.

Thriller à la mécanique déréglée, ancré dans un Tokyo fantomatique, La Marque du tueur est aujourd’hui reconnu comme une œuvre majeure, à l’influence considérable. Seijun Suzuki refait surface dans les années 80, avec une trilogie composée de Mélodie tzigane (1980), Brumes de chaleur (1981) et Yumeji (1991). Sa reconnaissance grandit à l’international dans les années 90, à la faveur de rétrospectives, mais aussi des déclarations de nombreux cinéastes qui revendiquent son héritage et font part de leur admiration pour son travail : Quentin Tarantino, Wong Kar-wai, Takeshi Kitano assument puiser leur inspiration chez Seijun Suzuki, tout comme Jim Jarmusch qui rend directement hommage à certaines séquences de La Marque du tueur dans Ghost dog : La Voie du samouraï (1999).

« Les trouvailles visuelles et narratives de La Marque du tueur restent encore aujourd’hui extraordinaires : le tueur accro à l’odeur du riz bouillant ; une jeune femme collectionneuse d’insectes qui incarne un ange de la mort ; un film en super-8 qui semble avoir été réalisé par Man Ray où l’on voit la même jeune fille torturée et mutilée par les hommes du Numéro 1. La Marque du tueur fait éclater les frontières du genre, par une esthétique déroutante, fondée sur le collage, qui fait cohabiter l’expressionnisme allemand, la nouvelle vague française, la série B américaine et le porno. » (Samuel Blumenfeld, Le Monde, 30 octobre 2002)

La Marque du tueur (Koroshi no rakuin)
Japon, 1967, 1h32, noir et blanc, format 2.35

Réalisation Seijun Suzuki
Scénario Seijun Suzuki, Atsushi Yamatoya, Takeo Kimura, Yozo Tanaka, Chusei Sone, Yutaka Okada, Seiichiro Yamaguchi, Yasuaki Hangai (tous crédités sous le seul pseudonyme de Hachiro Guryu)
Direction artistique Shizo Kawahara
Photo 
Kazue Nagatsuka
Musique Naozumi Yamamoto
Montage Akira Suzuki, Mutsuo Tanji
Production Kaneo Iwai, Takiko Mizunoe, Nikkatsu

Interprètes Joe Shishido (Goro Hanada), Mariko Ogawa (Mami Hanada), Anne Mari (Misako Nakajo), Koji Nanbara (Numéro 1), Isao Tamagawa (Michihiko Yabuhara), Hiroshi Minami (Gihei Kasuga), Atsushi Yamatoya (Numéro 4)

Sortie au Japon 15 juin 1967

Restauration par la Nikkatsu Corporation et The Japan Foundation
Ressortie au premier semestre 2026 par Carlotta Films
Remerciements au distributeur Carlotta Films

 

ACHAT lu 13 22h - Institut Lumière (Hangar)
En présence de Vincent Paul-Boncour (Carlotta Films) 
ACHAT me 15 22h - Lumière Terreaux
En présence d’Yves Montmayeur
ACHAT je 16 19h - UGC Confluence



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