Billetterie

La Porte du paradis

Heaven’s Gate

de Michael Cimino , États-Unis , 1980

Prix Lumière : Isabelle Huppert

En 1870, James Averill (Kris Kristofferson) et Billy Irvine (John Hurt) fêtent la fin de leurs études à Harvard. Ils se retrouvent vingt ans plus tard : James est devenu shérif du comté de Johnson et Billy un de ces gros éleveurs qui voient d’un mauvais œil arriver les immigrants d’Europe centrale attirés par le rêve américain. Décidée à les combattre, l’association des éleveurs donne à des mercenaires une liste des personnes à éliminer. Bravant tout sentiment de classe, James s’oppose à cette intervention, mettant en danger sa propre vie et celle de la femme qu’il aime (Isabelle Huppert)…

PORTE-DU-PARADIS

 

D’abord, la légende noire de La Porte du Paradis : par son exigence, son ambition, sa folie et son échec au box-office, Michael Cimino a fait tomber à lui tout seul un studio hollywoodien – United Artists –, ce qui lui valut l’opprobre et un exil intérieur dont il n’est jamais totalement sorti. Pourtant, ce film au tournage dantesque (Cimino n’omettait jamais de mentionner sa productrice Joanna Carelli) et au casting prestigieux (Kris Kristofferson, Christopher Walken, Jeff Bridges et Isabelle Huppert) reste l’une des œuvres les plus marquantes du cinéma américain des années 70.

Fresque vertigineuse, La Porte du Paradis expose un des épisodes les plus scandaleux de la construction des États-Unis, la sanglante guerre civile opposant les propriétaires terriens et les migrants venus d’Europe de l’Est, en forme d’extermination organisée. Sur ce fond historique d’un monde qui s’écroule, Michael Cimino peint également une histoire d’amour folle et libertaire. Des images sont inoubliables : la ronde des patins à roulettes, les paysages, la neige et la boue, l’irruption de l’Histoire, le bal, la marche des peuples et la violence des armes, et Isabelle Huppert, dont tous les hommes sont fous. C’est dans une salle new-yorkaise qui projette Violette Nozière que Cimino découvre la comédienne : si d’autres actrices ont été envisagées pour le rôle, la Française, non conventionnelle, convainc immédiatement. La préparation est intense et documentée (Isabelle Huppert et d’autres comédiennes séjournent quelques jours dans une maison close, au plus près des femmes qui y travaillent), et le tournage, bien que physique, demeure une expérience heureuse de vie de troupe.

Après avoir été porté aux nues pour Voyage au bout de l’enfer en 1978, Michael Cimino est attaqué avec une violence rare. Il est taxé de mégalomanie et d’antipatriotisme par la critique américaine. Personne pourtant jusque-là n’avait montré l’Ouest américain de la sorte : « Si l’aspect politique de l’enjeu est si présent, idéologie réactionnaire des propriétaires fonciers et idéaux anarchistes de la plèbe, levée de la milice parmi les chômeurs d’un chantier, c’est aussi parce que la conquête de l’Ouest n’avait jamais été approchée comme un effet de la révolution industrielle et des grands exodes qui saignaient les campagnes du Vieux Monde. » (Yann Lardeau, Cahiers du cinéma n° 326, juillet-août 1981)

Pour ce premier film tourné aux États-Unis, Isabelle Huppert garde un réel attachement : « Ce dont le film témoigne, c’est cette manière solaire de regarder les acteurs, comme souvent dans le cinéma américain, même si c’est un rôle ambigu, complexe ou douloureux. C’est une question de lumière, c’est culturel. » (Isabelle Huppert, L’Avant-scène Cinéma n°607-608, novembre-décembre 2013)

 

La Porte du paradis (Heaven’s Gate)
États-Unis, 1980, 3h36, couleurs, format 2.40

Réalisation & scénario Michael Cimino
Photo Vilmos Zsigmond
Musique David Mansfield
Montage Lisa Fruchtman, Gerald Greenberg, William Reynolds, Tom Rolf
Décors Tambi Larsen, Jim Berkey, Josie MacAvin
Costumes Allen Highfill
Production Joann Carelli, United Artists, Partisan Productions

Interprètes
Kris Kristofferson (James Averill), Isabelle Huppert (Ella Watson), Christopher Walken (Nate Champion), John Hurt (Billy Irvine), Sam Waterston (Frank Canton), Brad Dourif (George Eggleston), Joseph Cotten (le Révérend Gordon Sutton), Jeff Bridges (John Bridges), Ronnie Hawkins (Wolcott)

Sortie aux États-Unis 19 novembre 1980
Présentation au Festival de Cannes mai 1981
Sortie en France 22 mai 1981

Restauration The Criterion Collection
Remerciements au distributeur Park Circus

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT lu 14 19h  - Écully
En présence de Jean Ollé-Laprune (historien du cinéma, ambassadeur Lumière 2024)
Icone Billet 17ACHAT ma 15 19h  - Vénissieux
En présence de Jean Ollé-Laprune (historien du cinéma, ambassadeur Lumière 2024)
Icone Billet 17ACHAT me 16 20h  - Pathé Bellecour
En présence de Gérard Camy
Icone Billet 17ACHAT je 17 14h45  - UGC Confluence
En présence d'Isabelle Huppert
Icone Billet 17ACHAT ve 18 20hUGC Confluence
Icone Billet 17ACHAT di 20 16h15 UGC Confluence

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