Dans les années 90, Laurence (Melvil Poupaud) annonce à Fred (Suzanne Clément), sa petite amie, qu’il veut devenir femme. Envers et contre tous, ils affrontent les préjugés de leur entourage, résistent à l’influence de leur famille, et bravent les phobies de la société qu’ils dérangent.
« Mon film est avant tout mon hommage à l’ultime histoire d’amour ; ambitieuse, impossible, celle que l’on veut sensationnelle, démesurée, celle que l’on s’ordonne d’avoir honte d’espérer, celle que seuls le cinéma, les livres, l’art nous donnent. » (Xavier Dolan)
Après deux premiers films très remarqués (J’ai tué ma mère et Les Amours imaginaires) et à 23 ans, Xavier Dolan s’attache à traiter un sujet particulièrement sensible, avec l’audace et la liberté qui le caractérisent.
Laurence et Fred (Melvil Poupaud et Suzanne Clément, exceptionnels) sont en couple, solides, éperdument amoureux, passionnés, dans ce type d’histoire qui les place "ailleurs". En changeant d’identité, Laurence bouscule celle de son couple et celle de Fred, bouleverse leur histoire et la véracité des moments qu’ils ont vécus. Dans les années 90, quelques préjugés sur l’homosexualité sont tombés, mais le genre et la transsexualité restent tabous. Laurence, personnage-courage, professeur de lycée et poète, est un temps accepté par ses collègues et élèves, mais rejeté par les parents. Il est exclu. Puis agressé. Dans un mouvement ascensionnel, une mue, Laurence se bat contre les préjugés, les institutions, la nature, le regard des autres. Xavier Dolan ne s’attache pas à la transition de Laurence, mais à la métamorphose d’un couple et de ses proches. En filmant l’intime sur dix années, le cinéaste fait également le portrait de Fred, elle qui ne peut plus vivre avec Laurence, mais qui ne pourra pas vivre sans.
Laurence Anyways est une œuvre ample, dans ses sentiments, sa musique, les effets de mise en scène, entre esthétique pop et baroque. Maîtrisé de bout en bout, il est un film grave, entre déchirements et retrouvailles, d’une beauté contemporaine.
« Dolan semble porteur d'une mission plus large, qui déborde toutes les frontières : faire l'apologie de la différence, quelles que soient les barrières du monde dans lequel nous vivons. Le "anyways" de Laurence Anyways (“de toute façon”, mais aussi “par tous les chemins”) sonne ainsi comme les amours "imaginaires". La mission enthousiaste de ce cinéma est de montrer que “tout est possible” (même si Dolan en connaît aussi le prix). On est heureux que de temps en temps quelqu'un vienne nous le rappeler, dans le sens de la vie. » (Stéphane Delorme, Cahiers du cinéma n°678, mai 2012)
Laurence Anyways
Canada, France, 2012, 2h48, couleurs, format 1.33
Réalisation & scénario Xavier Dolan
Photo Yves Bélanger
Musique Noia ; Depeche Mode, Moderat, Missing Persons, Céline Dion, Fever Ray, The Cure, Tindersticks, Gustav Mahler, Sergei Prokofiev, Johannes Brahms…
Montage Xavier Dolan
Décors Anne Pritchard
Costumes François Barbeau, Xavier Dolan
Production Lyse Lafontaine, Nathanaël Karmitz, Charles Gillibert, Lyla Films, mk2 Productions
Interprètes Melvil Poupaud (Laurence Alia), Suzanne Clément (Fred Belair), Nathalie Baye (Julienne Alia), Monia Chokri (Stéfanie Belair), Susie Almgren (la journaliste), Yves Jacques (Michel Lafortune), Sophie Faucher (Andrée Belair), Magalie Lépine-Blondeau (Charlotte), David Savard (Albert), Catherine Bégin (Mamy Rose), Emmanuel Schwartz (Baby Rose), Jacques Lavallée (Dada Rose), Pérette Souplex (Tatie Rose), Patricia Tulasne (Shookie Rose)
Présentation au Festival de Cannes et sortie au Canada 18 mai 2012
Sortie en France 18 juillet 2012
Remerciements au distributeur mk2 Films
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