Le Caire, janvier 2011. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre du Nile Hilton, un hôtel de luxe. Noureddine (Fares Fares), policier habitué à évoluer dans un milieu corrompu, est chargé de l’enquête. Il découvre bientôt que le meurtre implique des proches du président Hosni Moubarak. Malgré les obstacles qu’il rencontre, Noureddine se montre décidé à établir la vérité.
Tarik Saleh est né à Stockholm en 1972, d’une mère suédoise et d’un père égyptien. Ancien graffeur, il se tourne vers la réalisation dans les années 2000, signant des documentaires pour la télévision et des clips musicaux. Ses deux premiers longs métrages, le film d’animation Metropia (2009) et le polar Tommy (2014), sont restés inédits en France. Présenté au Festival de Sundance, Le Caire confidentiel rencontre un grand succès et impose son nom sur la scène internationale.
Pour écrire son scénario, Tarik Saleh s’est inspiré d’une histoire vraie ayant secoué la société égyptienne : l’assassinat de la chanteuse libanaise Suzanne Tanim, commandité en 2008 par le magnat de l’immobilier cairote Hisham Talaat Moustafa. Le cinéaste s’appuie sur cette affaire sordide pour tisser un récit haletant, où un homme seul va s’opposer à un régime puissant, qui cache bien des zones d’ombre et protège les nantis. Le Caire confidentiel est un film noir poisseux, brossant le tableau sombre d’un pays déliquescent, à la veille d’une révolution qui renversera ses dirigeants. Cette portée critique a valu des ennuis à Tarik Saleh, qui a dû renoncer à tourner dans la capitale égyptienne : « Les services spéciaux égyptiens nous ont expliqué qu’aucune protection ne nous était plus garantie. J’ai reçu un appel de l’ambassadeur de Suède me disant qu’il fallait partir. J’ai eu très peur. Je ne suis qu’un cinéaste à moitié égyptien, se débarrasser de moi n’aurait pas été une affaire d’État. J’ai compris que Le Caire pouvait me dévorer, comme les personnages de mon film. » (Tarik Saleh, Télérama, 5 juillet 2017)
Suite à ces pressions, Tarik Saleh a dû changer ses plans au dernier moment et reconstituer l’atmosphère grouillante du Caire à Casablanca. Sa mise en scène nerveuse réussit pourtant à nous immerger dans les décors arpentés par Noureddine, donnant à la quête de l’inspecteur un sentiment d’urgence.
« Autant que par les turpitudes des élites égyptiennes, le réalisateur est habité par la nuit urbaine, par les lumières et néons de la ville, par le fourmillement de ses quartiers, de ses habitants, de ses strates sociales, par la rumeur sonore de l’organisme vivant et proliférant qu’est une mégapole. » (Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 5 juillet 2017)
Le Caire confidentiel (The Nile Hilton Incident)
Suède, Danemark, Maroc, Allemagne, 2017, 1h50, couleurs, format 2.35
Réalisation & scénario Tarik Saleh
Photo Pierre Aïm
Musique Krister Linder
Montage Theis Schmidt
Décors Roger Rosenberg
Costumes Louize Nissen
Production Alex Corven, Kristina Åberg, Atmo
Interprètes Fares Fares (Noureddine), Mari Malek (Salwa), Yasser Ali Maher (le général Kamal Mostafa), Slimane Dazi (l’homme aux yeux verts), Ahmed Selim (Hatem Shafiq), Mohamed Yoursy (Momo), Hania Amar (Gina), Hichem Yacoubi (Nagui)
Présentation au Festival de Sundance 21 janvier 2017
Sortie en France 5 juillet 2017
Sortie en Suède 29 septembre 2017
Remerciements au distributeur Memento Films
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