Billetterie

Le Vent

The Wind

de Victor Sjöström , États-Unis , 1928

Sublimes moments du muet /
Moments de l’histoire du cinéma : Le cinéma suédois : l'exemple Victor Sjöström

La jeune Letty (Lillian Gish) quitte la Virginie pour s’installer chez son cousin Beverly (Edward Earle). Dans le train qui l’emmène dans un Ouest perpétuellement battu par les vents, elle fait la connaissance de Roddy (Montagu Love), qui lui propose de l’épouser. Rapidement, Cora (Dorothy Cumming), l’épouse de Beverly, jalouse Letty et la contraint à quitter la ferme. Sans refuge, Letty accepte la proposition de Roddy. Mais celui-ci est déjà marié…

 Le-Vent-GettyImages-c-John-Kobal-Foundation© John Kobal Foundation

 

En 1923, le cinéaste suédois Victor Sjöström quitte l’Europe pour les États-Unis à l’invitation de la MGM. Ses films, d’une grande beauté, avaient attiré l’attention du studio hollywoodien et à l’époque, il n’était pas rare de voir un cinéaste traverser l’Atlantique pour réaliser sa « période américaine ». Il y réalisera neufs films en six ans sous le nom de Victor Seastrom. En 1928, Le Vent, adaptation par la scénariste Frances Marion du roman de l’autrice texane Dorothy Scarborough, est un projet porté par Lillian Gish, star du cinéma muet. Elle exige que la mise en scène soit confiée à Victor Sjöström, avec qui elle vient de tourner La Lettre écarlate, aux côtés du comédien Lars Hanson.

Le Vent est la rencontre entre la perfection des films muets des studios américains, alors dans leur âge d’or – et dans leurs derniers instants avant le passage au parlant –, et le naturalisme scandinave. Dans une nature hostile, la rudesse des lieux n’a d’égale que celle des hommes. La frêle Letty, hantée par le vent, lutte contre la convoitise d’hommes rustres et leurs pulsions rentrées. Lillian Gish y est saisissante dans le rôle de cette jeune femme dont la raison chavire. « L’émotion pure qui ressort du jeu de Lillian Gish contribue à renforcer la véritable souffrance que ne peut manquer de ressentir le spectateur à la vision de ce drame humain magistralement mis en image par le grand metteur en scène suédois. » (Christel Taillibert, 1895 n°32, décembre 2000)

Tournée dans le désert californien du Mojave, l’œuvre de Sjöström est un modèle de mise en scène : les forces telluriques s’imposent partout, étouffant chaque personnage, chaque plan. On croit entendre le vent siffler, ressentir cette tempête qui recouvre de sable chaque recoin de la maison, emmêle les cheveux dans des mouvements incessants. L’aridité est partout, même les larmes semblent être ensablées.

Sublime synthèse de l’œuvre de Sjöström, d’une modernité absolue, Le Vent est la fusion d’un réalisme terrien et du symbolisme nordique. « C’est l’histoire d’une femme qui entra dans le domaine des vents. »

Le Vent (The Wind)
États-Unis, 1928, 1h15, noir et blanc, format 1.33

Réalisation Victor Sjöström (sous le nom de Victor Seastrom)
Scénario
Frances Marion, d’après le roman éponymede Dorothy Scarborough
Photo
John Arnold
Montage Conrad A. Nervig
Décors Cedric Gibbons, Edward Withers
Costumes André-ani
Production Metro-Goldwyn-Mayer

Interprètes
Lillian Gish (Letty), Lars Hanson (Lige), Montagu Love (Roddy), Dorothy Cumming (Cora), Edward Earle (Beverly), William Orlamond (Sourdough)

Sortie aux États-Unis 23 novembre 1928

Création du DCP VOSTF en exclusivité par le festival.
Remerciements à Park Circus, Museum of Modern Art, New York et David Bernagout

 



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