Will Varner (Orson Welles), influent propriétaire terrien, règne en maître sur Frenchman’s Bend, petite ville du Mississippi. Il regrette la mollesse de son fils Jody (Anthony Franciosa) et voudrait que sa fille Clara (Joanne Woodward) trouve enfin un époux. Fraîchement arrivé et traînant derrière lui une lourde réputation de pyromane, Ben Quick (Paul Newman) commence à travailler pour Will, qui se prend d’affection pour ce jeune homme au caractère bien trempé.
Collection Institut Lumière - Pierre-Billard
Les Feux de l’été marque un tournant dans la carrière de Martin Ritt, qui fait, sur ce projet, des rencontres fondatrices. Il travaille pour la première fois avec le couple de scénaristes formé par Irving Ravetch et son épouse Harriet Frank Jr. : le début d’une longue collaboration, qui donnera lieu à huit films en commun, jusqu’au dernier long métrage du cinéaste, Stanley et Iris. Dans le rôle de Ben Quick, l’étranger qui vient troubler la vie d’une riche famille, Martin Ritt impose Paul Newman, encore peu connu, qui deviendra son comédien fétiche. L’acteur, éclatant de prestance, remporte pour Les Feux de l’été le prix d’interprétation à Cannes en 1958 et triomphe la même année dans Le Gaucher et La Chatte sur un toit brûlant.
Pour adapter William Faulkner et son univers si particulier, ancré dans la moiteur du Sud des États-Unis, Martin Ritt tourne en Louisiane et fait le choix de la couleur, magnifiée par l’usage du Cinémascope. Les teintes lumineuses restituent l’atmosphère étouffante des écrits de Faulkner, la langueur d’un été où les corps et les esprits s’échauffent. Les personnages sont confrontés à leurs pulsions, à leurs désirs refoulés, et la tension monte petit à petit, le héros révélant les failles d’un clan où le père se comporte en tyran. Dans la peau de ce nabab jouissant de son pouvoir, Orson Welles livre une performance saisissante, tirant le film du côté de la bouffonnerie. D’une grossièreté permanente, le visage grimaçant et couvert de fond de teint, il transforme chacune de ses apparitions en spectacle, tel un ogre dévorant le monde autour de lui. La relation entre Martin Ritt et Orson Welles ne fut pas dépourvue d’anicroches : « Presque immédiatement, des frictions sont apparues entre les deux hommes. “Deux semaines après le début du tournage, on aurait pu parier que nous ne terminerions pas le film”, se souvient Ritt. Des conflits éclatent sur les angles de caméra, les détails de costumes, l'interprétation des répliques, mais les deux hommes parviennent à finir le film en bonne harmonie. » (Frank Brady, Citizen Welles, NY Creative Publishing, 1988)
De cette expérience orageuse, Martin Ritt gardera une réputation de solide directeur d’acteurs, capable de tenir tête aux plus grands.
Les Feux de l’été (The Long, Hot Summer)
États-Unis, 1958, 1h57, couleurs, format 2.35
Réalisation Martin Ritt
Scénario Irving Ravetch, Harriet Frank Jr.,d’après la nouvelle L’Incendiaire et le roman Le Hameau de William Faulkner
Photo Joseph LaShelle
Musique Alex North
Montage Louis R. Loeffler
Décors Eli Benneche, Walter M. Scott
Costumes Adele Palmer
Production Jerry Wald, Jerry Wald Productions
Interprètes Paul Newman (Ben Quick), Joanne Woodward (Clara Varner), Anthony Franciosa (Jody Varner), Orson Welles (Will Varner), Lee Remick (Eula Varner), Angela Lansbury (Minnie Littlejohn), Richard Anderson (Alan Stewart), Sarah Marshall (Agnes Stewart), Mabel Albertson (Elizabeth Stewart)
Sortie aux États-Unis 12 mars 1958
Présentation au Festival de Cannes 17 mai 1958
Sortie en France 28 mai 1958
Création du DCP VOSTF en exclusivité pour le festival Lumière.
Restauration 4K par The Walt Disney Company.
Remerciements à Park Circus
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