Wolfgang (Wolfgang von Waltershausen) fait la connaissance de Christl (Christl Ehlers) et l’invite à l’accompagner au lac de Wannsee. Le dimanche, son ami Erwin (Erwin Splettstösser) le rejoint, tandis que Christl est accompagnée de Brigitte (Brigitte Borchert).
« Qu’est-ce qui se passe ? Rien ne se passe. » C’est ce qu’annonçait le programme de la première du film à Berlin. Quatre jeunes gens passent leur journée au lac, se baignent, prennent le soleil, flirtent. Puis, en repartant le soir, attendent déjà le dimanche suivant. Il n’y a dans Les Hommes, le dimanche aucune autre action que la spontanéité de l’instant.
L’histoire du film est désormais célèbre : en 1929, quelques (presque) débutants se réunissent pour réaliser un long métrage entre fiction et documentaire. Autour du dramaturge et critique Moriz Seeler, les cinéastes Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer, le scénariste Billy Wilder, le directeur de la photo Eugen Schüfftan, assisté de Fred Zinnemann. Autant de noms qui rapidement feront les beaux jours d’Hollywood ou du cinéma européen. Le rôle de chaque membre de ce collectif restera flou, les récits divergeant au fil des années. Zinnemann, modeste, restera fidèle à sa version : il a surtout porté la caméra et effectué des réglages. Le jeune homme, né en 1907 à Rzeszów, alors Empire Austro-hongrois, a alors 22 ans.
Tourné en coopérative, en décors réels et avec des moyens de fortune, Les Hommes, le dimanche est résolument moderne, et s’inscrira dans le mouvement photo de la Nouvelle objectivité. Ce récit minimal alterne donc l’histoire de ces personnages incarnés par des non-professionnels (qui ne surjouent jamais pour compenser le manque de parole), avec des images de Berlin, de la ville en marche et du quotidien de ses habitants. C’est un portrait de l’Allemagne de la République de Weimar, pays bientôt dévoré par la guerre. Le film capte l’air du temps, la vie telle qu’elle est, et ce dimanche, celui des heures perdues. Avec une série de gros plans sur des visages de baigneurs comme autant de portraits de Berlinois anonymes, le film touche à une certaine vérité. Des plans fugaces, émouvants, un bonheur éphémère.
« L’amour d’un film est fait de l’amour de ses plans. Dans Menschen am Sonntag, cet amour tient beaucoup à leurs différences. Différences de tons, de compositions, de vitesses, d’intensités sensibles et dramatiques. Une répartition d’affectivités se révèle spontanément, si indéterminée parfois soit-elle, entre les plans documentaires attachés à la vie variable de la ville et ceux dont l’émotion surgit plus proprement des corps, des gestes, des visages des acteurs-personnages. » (Raymond Bellour, Les Hommes, le dimanche, de Robert Siodmak et Edgar G. Ulmer, Yellow Now, 2009)
Les Hommes le dimanche (Menschen am Sonntag)
Allemagne, 1930, 1h14, noir et blanc
Réalisation Robert Siodmak, Edgar G. Ulmer
Scénario Billy Wilder, Robert Siodmak, d’après un reportage de Kurt Siodmak
Photo Eugen Schüfftan, assisté de Fred Zinnemann
Production Seymour Nebenzal, Moriz Seeler, Filmstudio 1929
Interprètes Brigitte Borchert (Brigitte, la vendeuse de disques), Christl Ehlers (Christl, la mannequin), Annie Schreyer (Annie), Wolfgang von Waltershausen (Wolfgang, le représentant en vins), Erwin Splettstösser (Erwin, le chauffeur de taxi)
Sortie en Allemagne 4 février 1930
Sortie en France mai 1930
Restauration 2K
Remerciements au distributeur Tamasa
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