Berlin, 1932. La jeune Lissy Schröder (Sonja Sutter) habite dans le quartier ouvrier de Wedding. Modeste vendeuse, elle rêve d’une vie plus confortable. Son mariage avec Alfred Fromeyer (Horst Drinda)lui fait espérer un avenir meilleur. Mais alors que naît leur premier enfant, Alfred est licencié par son patron. Au chômage, il se rapproche du parti nazi et finit par rejoindre les Sections d’Assaut. Lissy observe à distance son ascension.
© DEFA Stiftung / Rudolf Meister
Konrad Wolf naît en 1925 à Hechingen puis grandit à Stuttgart. Son père, Friedrich Wolf, est un dramaturge réputé, juif et communiste. Il sensibilise très jeune son fils au cinéma et au théâtre. Sous la menace du régime nazi, la famille s’exile à Moscou en mars 1934 et adopte la citoyenneté soviétique. En 1936, Konrad Wolf tient un petit rôle dans le film Les Combattants de Gustav von Wangenheim. Jouant l’enfant d’un couple antifasciste, il est fasciné par l’ambiance du tournage. La Seconde Guerre mondiale éclate, et Konrad Wolf s’engage à 17 ans dans l’Armée rouge. En janvier 1943, il se rend sur le front du Caucase, sert d’interprète, lance par haut-parleur des messages destinés aux lignes ennemies. Il participe en tant que lieutenant à la libération de Berlin en 1945.
Démobilisé, Konrad Wolf reste en Allemagne de l’Est. Il devient journaliste pour le Berliner Zeitung, puis trouve un poste à la Maison de la culture de l’Union soviétique, où il organise de nombreuses projections. En 1949, il retourne à Moscou pour intégrer le VGIK, prestigieuse école de cinéma, où il suit les cours des cinéastes Mikhaïl Romm et Sergueï Guerassimov. En parallèle, il se forme comme assistant réalisateur au sein de la société de production DEFA, exerçant ce poste sur le documentaire L’amitié vaincra de Joris Ivens. En 1952, il reprend la nationalité allemande. Diplômé en 1955, il dirige une œuvre de commande pour la DEFA, la comédie musicale Einmal ist keinmal. Il enchaîne dès l’année suivante avec Genesung, un film plus ambitieux où sa maîtrise de l’image s’affirme en compagnie de Werner Bergmann, qui sera tout au long de sa carrière son chef opérateur attitré.
Pour son troisième long métrage, Lissy, Konrad Wolf adapte un roman de Franz Carl Weiskopf et cosigne le scénario avec l’épouse de l’auteur, Alex Wedding. Lissy relate la montée du nazisme à travers les yeux d’une jeune femme qui se demande quelle position adopter face à l’engagement de son mari. Konrad Wolf développe un thème qui irriguera toute sa filmographie, la responsabilité face à l’Histoire. Il analyse la façon dont le parti national-socialiste a pu séduire les citoyens allemands, en se présentant comme une voie rapide vers la réussite. Le cinéaste accompagne la prise de conscience de Lissy, qui doit choisir entre la sécurité et les valeurs morales. Présenté au Festival de Karlovy-Vary en 1957, Lissy révèle un réalisateur sensible, qui porte un regard lucide sur la culpabilité de son pays.
Lissy
République démocratique allemande, 1957, 1h29, noir et blanc, format 1.33
Réalisation Konrad Wolf
Scénario Alex Wedding, Konrad Wolf, d’après le roman Die Versuchung de Franz Carl Weiskopf
Photo Werner Bergmann
Musique Joachim Werzlau
Montage Lena Neumann
Décors Gerhard Helwig
Costumes Elli-Charlotte Löffler
Production DEFA
Interprètes Sonja Sutter (Lissy Schröder), Horst Drinda (Alfred Fromeyer), Hans-Peter Minetti (Paul Schröder), Raimund Schelcher (Max Franke), Christa Gottschalk (Toni Franke), Gerhard Bienert (le père de Lissy), Else Wolz (la mère de Lissy), Annemarie Hase (Mme Kaluweit)
Sortie en République démocratique allemande 30 mai 1957
Restauration 2K par la DEFA Foundation.
Remerciements à Coproduction Office
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox