Dans les années 40, Malcolm Little (Denzel Washington) profite de sa jeunesse. Lors d’un séjour à Harlem, il plonge dans la délinquance et est arrêté après un cambriolage. En prison, il est sensibilisé aux préceptes d’Elijah Muhammad (Al Freeman Jr.), leader musulman et défenseur de la cause afro-américaine. Libéré, le jeune homme prend le nom de Malcolm X et devient le porte-parole de l’organisation Nation of Islam.
Révélé en 1986 par Nola Darling n’en fait qu’à sa tête, Spike Lee connaît un début de carrière tonitruant. Ses chroniques au style énergique, comme Do the Right Thing ou Jungle Fever, en font un fer de lance du cinéma indépendant. Pour son sixième film, il prend les rênes d’un projet colossal, dont la genèse remonte à plus de vingt ans. Le producteur Marvin Worth achète les droits de l’autobiographie de Malcolm X en 1969. Une première adaptation est alors signée par Arnold Perl, en collaboration avec l’écrivain James Baldwin. Spike Lee retravaille ce scénario, comble les manques et insuffle au récit une dimension moderne. Le film s’ouvre par une vidéo tristement d’actualité, montrant le passage à tabac du jeune Rodney King par des policiers américains en 1991.
Saga historique documentée, Malcolm X retrace les différentes étapes d’une vie mouvementée, suivant le parcours d’un orateur hors-pair, de son éducation derrière les barreaux à son assassinat en 1965. Dans le rôle-titre, Denzel Washington est criant de vérité. Sa prestation sera récompensée de l’Ours d’argent du meilleur acteur au festival de Berlin. Mélangeant images d’archives et reconstitution soignée, Malcolm X est un biopic au rythme soutenu, qui semble répondre par sa durée fleuve au JFK qu’Oliver Stone vient tout juste de réaliser.
« Parce qu’il aime le cinéma hollywoodien traditionnel (comme ses personnages, Malcolm et Shorty, qui se nourrissent de films de gangsters Warner et jouent aux gendarmes et aux voleurs dans le parc en imitant Bogart et Cagney), Lee n’a pas hésité à faire de son film un hommage à divers genres traditionnels – non seulement le biopic hagiographique, mais le musical, le film de gangsters, le film de prison… De même que Malcolm Little, dit Malcolm X, dit Malik El Shabazz, a passé sa vie à se réinventer, Lee consacre son film à réinventer les genres hollywoodiens. » (Jean-Pierre Coursodon, Positif n°384, février 1993)
Malcolm X
États-Unis, 1992, 3h21, couleurs, format 1.85
Réalisation Spike Lee
Scénario Arnold Perl, Spike Lee, d’après l’ouvrage L’Autobiographie de Malcolm X de Malcolm X et Alex Haley
Photo Ernest Dickerson
Musique Terence Blanchard ; Aretha Franklin, Lionel Hampton, Ella Fitzgerald, Count Basie, Billie Holiday, John Coltrane, Ray Charles…
Montage Barry Alexander Brown
Décors Wynn Thomas
Costumes Ruth E. Carter
Production Preston L. Holmes, Jon Kilik, Spike Lee, Monty Ross, Marvin Worth, Largo International N.V, 40 Acres & A Mule Filmworks
Interprètes Denzel Washington (Malcolm X), Angela Bassett (Betty Shabazz), Albert Hall (Baines), Al Freeman Jr. (Elijah Muhammad), Delroy Lindo (West Indian Archie), Spike Lee (Shorty), Theresa Randle (Laura), Kate Vernon (Sophia)
Sortie aux États-Unis 18 novembre 1992
Présentation à la Berlinale février 1993
Sortie en France 24 février 1993
Restauration 4K
Ressortie salle et vidéo pour la première fois en 4K en fin 2024/ début 2025, pour la commémoration de l’anniversaire de la naissance et de la mort de Malcolm X (1925-1965).
Remerciements au distributeur Metropolitan Filmexport
Film ayant reçu le label
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox