Manolesco (Ivan Mosjoukine), un élégant séducteur, rencontre dans le train Cleo (Brigitte Helm), une jeune femme de la haute société, dont il tombe amoureux. Le couple mène une vie de luxe, et pour assurer leurs finances, Manolesco se rend coupable de nombreuses escroqueries. C’est alors que Jacques (Heinrich George), l’ancien amant de Cleo, réapparaît.
Né à Kiev en 1891, Victor Tourjansky se forme d’abord au théâtre, suivant notamment les cours de Constantin Stanislavski. Il se lance en 1914 dans la réalisation, adaptant pour l’écran des œuvres de Pouchkine (Symphonie de l’amour et de la mort) et de Dostoïevski (Les Frères Karamazov). Fuyant la Russie après la révolution d’octobre 1917, il s’installe en France, où il poursuit sa carrière, signant aussi bien des mélodrames (Le Chant de l’amour triomphant) que des films d’aventures (Michel Strogoff). En 1927, il fait partie des assistants sur le tournage du Napoléon d’Abel Gance.
Pour Manolesco, prince des sleepings, le cinéaste réunit une belle équipe de comédiens. Ivan Mosjoukine a joué dans plus de cent vingt films en Russie avant de s’exiler lui aussi, s’imposant comme une figure majeure du cinéma muet français, tournant chez Jean Epstein ou Marcel L’Herbier. En 1926, il tente de partir à Hollywood, mais cette incursion est un échec. Brigitte Helm est devenue célèbre dès son premier rôle dans Metropolis de Fritz Lang et se voit ensuite cantonnée, à son grand regret, à incarner des femmes fatales. Dans Manolesco, prince des sleepings, la chimie entre les deux vedettes fonctionne à plein. Tenant le rôle d’une infirmière qui prend soin du héros blessé, l’Allemande Dita Parlo, qui brillera plus tard dans L’Atalante de Jean Vigo, apporte quant à elle sa délicatesse et complète un casting savamment équilibré.
« Dita Parlo est délicieuse en infirmière éprise de son malade ; quelle grâce et, aussi, quelle infinie variété de jeu ! Si Brigitte Helm ne peut être que vamp, George ne peut, lui, n’être que vilain, et il l’est – mais avec naturel. Quant à Ivan Mosjoukine, il redevient lui-même, le Mosjoukine de la grande époque, et Manolesco, prince des sleepings serait un bon film pour la seule raison – s’il n’y en avait d’autres – qu’il a permis à cet artiste de se reprendre. » (Jean Marguet, Cinémonde n°88, 26 juin 1930)
Manolesco, prince des sleepings
(Manolescu - Der König der Hochstapler)
Allemagne, 1929, 1h51, noir et blanc, format 1.33
Réalisation Victor Tourjansky
Scénario Robert Liebmann, d’après une nouvelle de Hans Székely
Photo Carl Hoffmann
Direction artistique Robert Herlth, Walter Röhrig
Costumes René Hubert
Production Noë Bloch, Gregor Rabinovitch, UFA
Interprètes Ivan Mosjoukine (Manolesco), Brigitte Helm (Cleo), Heinrich George (Jacques), Dita Parlo (Jeanette)
Sortie en Allemagne 22 août 1929
Sortie en France 26 juin 1930
Restauration 4K Friedrich-Wilhelm-Murnau-Foundation.
Remerciements à la Friedrich-Wilhelm-Murnau-Foundation
Film ayant reçu le label
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