Sebastian (Gael García Bernal), réalisateur passionné, et son producteur Costa (Luis Tosar) arrivent en Bolivie, où ils doivent tourner un film dénonçant le sort réservé aux indigènes par les colons espagnols. Le tournage est bouleversé lorsqu’un des comédiens locaux, Daniel (Juan Carlos Aduviri), prend la tête d’une lutte contre le pouvoir, qui souhaite privatiser l’accès à l’eau. Sebastian et Costa vont devoir choisir entre soutenir une cause juste et poursuivre leur film coûte que coûte.
Pour son cinquième film, Icíar Bollaín s’appuie sur un scénario ambitieux écrit par Paul Laverty, fidèle collaborateur de Ken Loach. Même la pluie se construit autour d’une idée forte : mettre en parallèle la colonisation de l’Amérique et la situation actuelle des peuples opprimés. Pour tisser un lien entre ces deux époques, Laverty imagine une mise en abyme et décrit le cas de conscience d’une équipe de cinéma, soudainement confrontée à une crise politique majeure.
Deux récits vont se télescoper. Sebastian prépare un film historique centré sur la vie de Bartolomé de las Casas, un prêtre dominicain connu pour avoir défendu au XVIe siècle le droit des autochtones. La fiction est bientôt rattrapée par la réalité, qui frappe à la porte du plateau, à travers la révolte menée par Daniel et ses concitoyens. Bollaín rend compte ici de la guerre de l’eau qui a secoué la ville de Cochabamba en 2000 : à l’issue d’une mobilisation durement réprimée, les habitants ont réussi à empêcher la vente du service des eaux à une multinationale.
Gael García Bernal joue avec exaltation un réalisateur idéaliste, plein de bonnes intentions mais débordé par la fronde qui menace son projet. Luis Tosar, que Bollaín a déjà dirigé dans ses deux précédents films, incarne un producteur cynique, qui se réjouit de pouvoir embaucher des figurants à moindre coût, avant de prendre conscience de la nécessité de leur combat. En suivant leurs trajectoires, Bollaín s’interroge sur la façon dont cinéma et engagement peuvent s’accorder.
« La parabole semble un peu pesante à l’écrit, elle ne l’est pas à l’écran grâce à une efficace alternance des différents espaces temps. En mixant sans transition et dans la continuité du récit les scènes de tournage dans un pays au bord de l’explosion et la fiction en costumes, la superposition ne souffre d’aucune lourdeur. » (Bruno Icher, Libération, 5 janvier 2011)
Même la pluie (También la lluvia)
Espagne, France, Mexique, 2010, 1h44, couleurs, format 2.35
Réalisation Icíar Bollaín
Scénario Paul Laverty
Photo Alex Catalán
Musique Alberto Iglesias
Montage Ángel Hernández Zoido
Décors Juan Pedro de Gaspar
Costumes Sonia Grande
Production Juan Gordon, Eric Altmayer, Monica Lozano, Emma Lustres, Morena Films, Mandarin Cinéma, Alebrije Cine y Video, Vaca Films
Interprètes Luis Tosar (Costa), Gael García Bernal (Sebastian), Juan Carlos Aduviri (Daniel / Hatuey), Karra Elejalde (Anton / Christophe Colomb), Carlos Santos (Alberto / Bartolomé de las Casas), Raúl Arévalo (Juan / Antonio de Montesinos), Cassandra Ciangherotti (Maria)
Présentation au Festival de Toronto 16 septembre 2010
Sortie en Espagne et en France 5 janvier 2011
Remerciements au distributeur Haut et Court
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