1968, dans le Gers. Émile Vieuzac (Michel Piccoli), surnommé Milou, vit avec sa mère dans leur bourgeoise maison familiale. La vieille dame meurt brutalement d'une crise cardiaque, ce qui provoque le rassemblement des proches. Pendant que la révolte étudiante éclate à Paris, la famille se dispute sur l'héritage et règle ses comptes.
Mai 68. Louis Malle rentre d’Inde où il a tourné les images de Calcutta et L’Inde fantôme (1969). Alors qu’il part pour Cannes, où le festival continue de se tenir, François Truffaut, Jean-Luc Godard et d’autres cinéastes lui donnent pour mission de convaincre le jury de se retirer. Bientôt le réalisateur annonce, sous les huées et les applaudissements mêlés, la démission du jury ; cela lui vaudra d’être considéré comme le responsable de l’annulation du festival. Il remonte à Paris et, tandis qu’il monte ses documentaires indiens le jour, il met la nuit sa salle de montage à la disposition de ses amis militants.
Plus de vingt ans plus tard, Louis Malle revient à 1968. Milou en mai se déroule à la campagne, où les personnages n’ont des événements parisiens que des échos à travers la radio. Le film fait le portrait d’une bourgeoisie médiocre, qui se déchire par cupidité et mesquinerie pour l’héritage d’une vieille parente, alors qu’une révolution se joue à Paris. Louis Malle livre une mordante étude de mœurs, à travers une galerie de douze personnages aux facettes contradictoires, incarnés avec une grande justesse par des interprètes confirmés et des débutants.
« Milou en mai n’est pas un film sur mai 68, dira-t-on, plutôt un film sur la province et la rapacité des gens qui ont tout ce qu’il faut. Sans doute, c’est le regard aigu de Louis Malle qui dit avec infiniment d’élégance et d’éducation des choses que son milieu lui a toujours intimé de taire et, sans forcer le ton, fait voler en éclats la bonne humeur unanime de règle dans le groupe familial. » (Michel Braudeau, Le Monde, 25 janvier 1990)
Dominique Blanc incarne Claire, la nièce, un personnage d’une grande subtilité. Pour elle, Claire est « le feu sous la glace, l’Etna ». Son interprétation sera récompensée du César de la meilleure actrice dans un second rôle. La comédienne apprécie le tournage qui réunit pendant deux mois toute l’équipe dans un esprit de famille, comme une troupe de théâtre. Les suggestions sont les bienvenues, les dialogues réécrits si besoin avec l’aide des comédiens.
« Pour Louis Malle, Dominique Blanc est le mouton noir de la famille de Milou en mai : sous une carapace pour le moins revêche, l’actrice laisse deviner les souffrances mal enfouies de son personnage et préserve sa grâce. On ne la quitte pas des yeux. » (Jacques Valot, La Revue du cinéma n°458, mars 1990)
Milou en mai
France, Italie, 1990, 1h47, couleurs, format 1.66
Réalisation Louis Malle
Scénario Louis Malle, Jean-Claude Carrière
Photo Renato Berta
Musique Stéphane Grappelli ; Claude Debussy, Mozart…
Montage Emmanuelle Castro
Décors Willy Holt, Philippe Turlure
Costumes Catherine Leterrier
Production Louis Malle, Nouvelles Éditions de Films – NEF, TF1 Films Production, Ellepi Films
Interprètes Michel Piccoli (Milou), Miou-Miou (Camille), Michel Duchaussoy (Georges), Dominique Blanc (Claire), Harriet Walter (Lily), Bruno Carette (Grimaldi), François Berléand (Daniel), Paulette Dubost (Madame Vieuzac), Martine Gautier (Adèle), Rozenne Le Tallec (Marie-Laure), Jeanne Herry-Leclerc (Françoise), Renaud Danner (Pierre-Alain), Denise Juskiewenski (Madame Abel)
Sortie en France 24 janvier 1990
Sortie en Italie 22 février 1990
Restauration 4K par Gaumont.
Ressortie au printemps 2026 par Malavida.
Remerciements au distributeur Malavida
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