Romain Goupil réunit des images tournées dans ses années de militantisme, avant et après mai 1968. Dans ces archives plane le souvenir de son ami Michel Recanati, leader contestataire qui s’est donné la mort en 1978. Plongeant dans sa propre mémoire, Goupil conjure la perte de son compagnon de lutte en retraçant toute une époque, pleine d’espoirs et d’idéaux.
Au début des années 80, Marin Karmitz concentre ses activités sur la production et la distribution. Lorsque Romain Goupil lui fait part de son projet, Karmitz accepte de le soutenir dans cette aventure, conscient que la réussite du film repose avant tout sur un important travail de montage. Goupil possède comme matériau d’origine un puzzle d’images hétéroclites accumulées depuis sa jeunesse, qu’il doit trier et agencer.
Marqué par le suicide de son ami Michel Recanati, Goupil ressent le besoin de revisiter leur passé commun pour en restituer la fièvre et l’intensité. Mourir à trente ans est un documentaire au ton intime où la voix off du cinéaste, écrite à la première personne, prend en charge le récit. Sans tomber dans l’écueil de la nostalgie, Goupil revient sur cette période d’activisme vécue dans la joie et la révolte, de l’enthousiasme initial à un certain désenchantement.
À la fin de son adolescence Goupil filme d’abord sa bande de copains. Il tourne en super-8 de petites farces, qui exaltent le jeu et l’imagination. Cette insouciance s’efface bientôt au profit du militantisme. Sans jamais lâcher sa caméra, Goupil commence à documenter l’ébullition qui gagne le pays. Il rejoint des comités d’action lycéens, adhère aux Jeunesses Communistes Révolutionnaires. Son parcours croise alors celui de Michel Recanati, qu’il accompagne par la suite dans tous les combats. Orateur doué, tribun respecté, Recanati dissimule un mal-être qui ira grandissant avec l’envol des illusions. Son itinéraire tragique charge Mourir à trente ans d’une vive émotion, où perce la tristesse d’une génération, sommée de faire le deuil d’une trop brève utopie.
Présenté à la Semaine de la Critique à Cannes en 1982, Mourir à trente ans est récompensé par la Caméra d’or. Il reçoit un bel accueil public et obtient l’année suivante le César de la meilleure première œuvre.
Mourir à trente ans
France, 1982, 1h36, noir et blanc et couleurs, format 1.33
Réalisation & scénario Romain Goupil
Photo Renan Pollès, Jean Chiabaut, Sophie Goupil
Montage Françoise Prenant
Production Marin Karmitz, mk2 Productions
Avec Romain Goupil, Michel Recanati, Alain Krivine, Sophie Goupil, Pierre Goupil, Jacques Kébadian, Maurice Najman, Henri Weber
Présentation au Festival de Cannes mai 1982
Sortie en France 9 juin 1982
Restauration 2K mk2 Films et supervisé par Romain Goupil au laboratoire Eclair avec le soutien du CNC.
Ressortie remise en avant du film à l’occasion des 50 ans de mk2 et à l’occasion de la sortie du nouveau film de Romain Goupil Souviens-toi du futur.
Remerciements au distributeur mk2 Films
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