Récemment divorcée, Emma Moriarty (Sally Field) s'installe avec son fils Jake (Corey Haim) en Arizona. Elle veut repartir de zéro et s’occuper de chevaux dans un ranch, mais la banque refuse de lui prêter de l’argent car elle ne présente aucune garantie. Alors qu’elle peine à faire démarrer son activité, elle rencontre Murphy Jones (James Garner), un pharmacien veuf et beaucoup plus âgé. Une atypique histoire d’amour commence…
Suite au succès de Norma Rae, l’actrice Sally Field décide de fonder une société de production, Fogwood Films, avec Laura Ziskin comme partenaire. Le premier film qu’elles développent, Murphy’s Romance, est tiré d’un roman de Max Schott, qui imagine la relation naissante entre une trentenaire et un sexagénaire. L’équipe de Norma Rae se reforme à cette occasion, avec Irving Ravetch et Harriet Frank Jr. au scénario, et Martin Ritt à la réalisation. Ces gages de qualité rassurent la Columbia, plutôt réticente au départ face à cette intrigue d’une grande douceur, qui ne comporte ni sexe ni violence. Le studio émet par ailleurs des réserves sur l’attribution du rôle principal à James Garner, identifié comme un acteur de télévision. Les noms de Marlon Brando, George C. Scott ou Walter Matthau sont évoqués, mais Martin Ritt se bat pour conserver James Garner, décelant chez lui l’ironie nécessaire pour incarner Murphy. Un choix judicieux puisque le comédien obtiendra une nomination aux Oscars en 1986 pour sa prestation.
Jouant du violon dans les soirées dansantes, conduisant une vieille voiture couverte d’autocollants, Murphy est un personnage attachant, qui séduit peu à peu Emma, tissant avec elle un lien fondé sur un solide respect mutuel. Martin Ritt retrace leur histoire avec délicatesse, et il prend de nouveau pour décor une petite ville du Sud, dont il sait à merveille restituer l’atmosphère et le rythme indolent. La photographie de William A. Fraker tire profit de l’heure magique qui berce les champs d’une lumière apaisante. L’aspect romantique du film est soutenu par les compositions de Carole King, qui signe et interprète plusieurs chansons originales, dont le thème principal, Love for the Last Time.
« Murphy's Romance prend tout un film pour arriver à la conclusion qui nous prend deux minutes, mais cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un film prévisible. Tout l'intérêt de ce film réside dans la façon dont il regarde ces personnages, les écoute et leur permet de vivre à une époque et dans un lieu précis. S'ils savaient ce que nous savons, cela gâcherait tout le plaisir qu'ils ont à flirter, à bouder, à s'affronter et à se tourner autour. » (Roger Ebert, Chicago Sun-Times, 17 janvier 1986)
Murphy’s Romance
États-Unis, 1985, 1h47, couleurs, format 1.85
Réalisation Martin Ritt
Scénario Irving Ravetch, Harriet Frank Jr., d’après le roman éponyme de Max Schott
Photo William A. Fraker
Musique Carole King
Montage Sidney Levin
Décors Rick Gentz
Costumes Joe I. Thomkins
Production Laura Ziskin, Columbia Pictures, Delphi IV Productions, Fogwood Films
Interprètes Sally Field (Emma Moriarty), James Garner (Murphy Jones), Brian Kerwin (Bobby Jack Moriarty), Corey Haim (Jake Moriarty), Dennis Burkley (Freeman Coverly), Georgann Johnson (Margaret), Dortha Duckworth (Bessie), Michael Prokopuk (Albert), Billy Ray Sharkey (Larry Le Beau), Michael Crabtree (Jim Forrest)
Sortie aux États-Unis 10 décembre 1985
Création du DCP VOSTF par Sony Pictures USA en exclusivité pour le festival Lumière .
Remerciements à Sony Pictures USA et Park Circus
En présence de Jean Ollé-Laprune (historien du cinéma, ambassadeur Lumière 2025)
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