Norah

Les invités du festival - Avant-premières, en présence des équipes

Arabie Saoudite, dans les années 90. Le nouvel instituteur, Nader (Yaqoub Alfarhan), arrive dans un village isolé. Il rencontre Norah (Maria Bahrawi), une jeune femme en quête de liberté. Leur relation secrète, nourrie par l’art et la beauté, va libérer les forces créatrices qui animent ces deux âmes sœurs… malgré le danger.

Au cœur d’une cinématographie nationale en train de se construire, voici le premier film de cinéaste remarqué pour ses courts métrages. Il s’agit ici, au sein d’un magnifique paysage désertique, qui tient ses personnages prisonniers, de questionner l’émancipation des êtres par la pratique artistique et, plus précisément, par la représentation des corps et des visages. « Ce film se déroule dans mon pays, l’Arabie Saoudite, explique le cinéaste, à une époque, les années 90, où l’art sous toutes ses formes était interdit. Aujourd’hui, les choses ont évolué mais cette période a duré 35 ans. De nombreux artistes et musiciens ont dû arrêter leur carrière à cause de la pression qu’ils subissaient. Ce film rend hommage à ces personnages hors-normes, qui ont su préserver leur élan créatif et qui étaient perçus comme des marginaux ou des avant-gardistes par la société de leur époque. Ces artistes ont inspiré ceux d’aujourd’hui, et leur œuvre est désormais reconnue dans le monde entier. » 

Tawfik Alzaïdi n’a trouvé que deux semaines avant le tournage celle qui allait interpréter avec grâce et sensualité son héroïne : la jeune Maria Bahrawi, 16 ans. « L’homme cède au désir de la belle Norah de voir son visage caché dessiné par lui, et le scandale arrive. La mise en scène des rencontres obliques entre l’artiste et le sujet est judicieuse, comme pour les séquences avec les garçons en classe ou les aînés hostiles. » (Eithne O’Neill, Positif n°761-762, juillet-août 2024)