À Henleyville, bourgade du Sud des États-Unis, Norma Rae (Sally Field) travaille dans une filature de coton et s’occupe seule de ses deux enfants. Elle gagne péniblement sa vie et aimerait que son sort s’améliore. Elle fait un jour la connaissance de Reuben (Ron Leibman), un syndicaliste new-yorkais. Venu sensibiliser les ouvriers, il leur suggère de s’organiser collectivement. Norma Rae se reconnaît dans le message qu’il porte et se met à militer.
Portrait vibrant d’une femme engagée, Norma Rae s’inspire du parcours de Crystal Lee Sutton, qui a contribué à l’essor du mouvement syndical dans l’industrie textile, et dont l’histoire a été retracée dans une enquête menée par un journaliste du New York Times. Touché par cette lecture, Martin Ritt choisit d’en faire le sujet d’un film et parvient à convaincre les dirigeants de la Twentieth Century Fox que le scénario, bien qu’il traite d’une réalité difficile, sera animé par un élan positif et lumineux. Suivant cette voie, Irving Ravetch et Harriet Frank Jr. content avec beaucoup de finesse la prise de conscience progressive de Norma Rae, libre et pleine de ressources, qui ne mâche pas ses mots, ne se laisse pas dicter sa conduite par les patrons et sait rester tenace dans sa révolte.
Avec son habituel sens de l’observation, Martin Ritt saisit de manière quasi documentaire la condition ouvrière. Il filme les gestes du travail, la pression mise sur les employés, le bruit des machines qui menace à tout moment de rendre sourdes celles qui les font tourner. Le cinéaste se montre aussi subtil dans la façon dont il mène son récit, qui évite toute facilité. Ainsi la relation entre Norma et Reuben, qui lui transmet sa formation politique et l’éveille à la poésie de Dylan Thomas, n’emprunte pas le chemin balisé d’une liaison amoureuse, malgré une attirance évidente et les rumeurs qui accompagnent leur rapprochement. Martin Ritt parvient à rendre complexe la trajectoire de son héroïne qui se bat sur tous les fronts, réussit à obtenir des avancées sur le plan social comme à garder le cap dans sa vie privée, luttant toujours pour échapper aux carcans imposés. Dans ce rôle marquant et bien dessiné, Sally Field livre une prestation unanimement saluée, qui lui vaut un prix d’interprétation féminine à Cannes et un Oscar de la meilleure actrice.
« Dans Norma Rae rien ne détourne un seul instant l’œil et l’esprit de ce qui est le plus important : le thème et le personnage. Et qu’on ne dise pas que cette mise en scène est invisible parce qu’elle serait plate ou terne : au contraire elle est souple, aisée, légère, rapide, sans rien qui pèse ou qui pose (et surtout pas au niveau de la photo, exempte de tout esthétisme). » (Marcel Martin, Écran n°82, juillet 1979)
Norma Rae
États-Unis, 1979, 1h54, couleurs, format 2.39
Réalisation Martin Ritt
Scénario Irving Ravetch, Harriet Frank Jr.
Photo John A. Alonzo
Musique David Shire
Montage Sidney Levin
Décors Walter Scott Herndon
Costumes Michael J. Harte, Agnes Lyon
Production Tamara Asseyev, Alexandra Rose, Twentieth Century Fox
Interprètes SallyField (Norma Rae), Beau Bridges (Sonny), Ron Leibman (Reuben), Pat Hingle (Vernon), Barbara Baxley (Leona), Gail Strickland (Bonnie Mae), Morgan Paull (Wayne Billings), Robert Broyles (Sam Bolen), John Calvin (Ellis Harper)
Sortie aux États-Unis 2 mars 1979
Présentation au Festival de Cannes 17 mai 1979
Sortie en France 30 mai 1979
Création du DCP VOSTF en exclusivité pour le festival Lumière.
Restauration 4K par The Walt Disney Company.
Remerciements à Park Circus
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