Heisaburo Kuritomi (Bando Tsumasaburo), un jeune samouraï au cœur pur, doit quitter son école, son amour de jeunesse et sa terre natale suite à une série de malentendus. Afin de survivre dans un monde hostile, il s’associe à un yakuza, qui malgré des prétentions idéalistes, se révèle un criminel bien ordinaire. Lorsque celui-ci s’en prend à sa bien-aimée, Heisaburo Kuritomi ne peut plus contenir sa rage.
© Matsuda Film Productions
Immense star du jidai-geki (films historiques japonais) formée au théâtre kabuki, le comédien Bando Tsumasaburo (surnommé Bantsuma) tourne plusieurs dizaines de films par an et bénéficie d’une aura telle qu’il décide en 1925 – fait rare dans l’industrie japonaise de l’époque – de monter Bantsuma, sa société de production indépendante. Orochi (« le serpent »), sa première production, est un immense succès. Comme le veut l’usage, les projections du film sont accompagnées par un benshi, qui lit les cartons, raconte l’histoire et la commente en temps réel. L’association du film et du benshi a fait de Orochi un spectacle très populaire.
Suivant les aventures de Heisaburo Kuritomi, Orochi conte le parcours d’un homme à l'intégrité et au sens moral irréprochables pris dans les tourments d’un univers corrompu. Marginalisé, il est pris pour un homme qu’il n’est pas. Le regard du cinéaste Futagawa Buntaro sur la société est particulièrement pessimiste.
Avec ce héros maudit et ses scènes d'action épiques, captivantes et particulièrement dynamiques pour l’époque, Orochi préfigure le chambara (films de combats de sabre) moderne. Les thèmes du sens moral, de la loyauté et de la trahison, déjà présents ici, irrigueront par la suite ce genre cher à Akira Kurosawa, où les samouraïs remettront également en question leur code d’honneur, le bushido.
« Bando Tsumasaburo pratique un style de jeu nouveau : au lieu de s'arrêter après chaque coup de sabre comme ses collègues, il enchaîne les mouvements : il court, tombe, se relève et continue à se battre, couvert de boue, jetant des regards courroucés dans toutes les directions. Ce style réaliste correspond à un nouveau thème et à une nouvelle vision de l'homme : passion et amertume de l'exclu. » (Tadao Sato, Le Cinéma japonais, Centre Georges Pompidou, 1997)
Orochi
Japon, 1925, 1h40, noir et blanc, format 1.33
Réalisation Futagawa Buntaro
Scénario Susukita Rokuhei
Photo Ishino Seizo
Décors Kawamura Jinbei
Production Bantsuma Productions Nara
Interprètes Bando Tsumasaburo (Heisaburo Kuritomi), Seki Misao (Matsusumi Eisan), Tamaki Utako (Namie), Haruji Kensaku (Esaki Shinnojo)
Sortie au Japon 20 novembre 1925
Restauration 4K par Matsuda Film et Nihon Eiga Broadcast Corporation et supervisée par la Japan National Film Archive.
Le film est labellisé Lumière Classics, qui récompense les plus belles restaurations de l’année.
Remerciements à Nihon Eiga Broadcasting Corporation (NEBC) et IMAGICA
Film ayant reçu le label
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