Deux musiciens américains, le tromboniste Ram (Paul Newman) et le saxophoniste Eddie (Sidney Poitier), vivent à Paris depuis plusieurs années et jouent chaque soir au Club 33, une cave tenue par Marie (Barbara Laage). Ils tombent sous le charme de Lillian (Joanne Woodward) et Connie (Diahann Carroll), deux compatriotes venues passer les vacances en France. Pour Ram et pour Eddie, pris dans des aspirations contradictoires, se pose la question du retour au pays…
Le septième long métrage de Martin Ritt puise son origine dans un roman d’Harold Flender qui rend hommage à l’effervescence de la scène jazz. Les deux protagonistes du film sont des exilés qui trouvent à Paris une terre de liberté, un havre où exercer leur art, et le cinéaste s’attache à peindre leur quotidien entre concerts, doutes et aventures sentimentales. L’amour et la musique sont les deux lignes mélodiques de Paris Blues, dont la narration bat au rythme des artistes et leurs idylles contrariées. Trois ans après Les Feux de l’été, Martin Ritt réunit une nouvelle fois Paul Newman et Joanne Woodward, mariés à la ville. À travers les personnages joués par Sidney Poitier et Diahann Carroll, le réalisateur fait clairement entendre sa fibre antiraciste : Eddie a fui les États-Unis pour échapper à la discrimination et peine à entendre les arguments de Connie qui estime nécessaire de se battre pour leur avenir dans leur propre nation. Le reste du casting intègre des comédiens français dont Serge Reggiani, qui campe avec humanité un guitariste en lutte avec ses addictions.
Martin Ritt se plaît surtout à retranscrire l’ambiance de cette époque, la folle énergie qui se dégage des jam sessions où se presse toutes les nuits un public enthousiaste. Lieu clé du film, le Club 33 a été créé dans les studios de Boulogne par le décorateur Alexandre Trauner. La bande originale est confiée à Duke Ellington, qui sera nommé aux Oscars pour son travail sur le film. Louis Armstrong interprète de son côté Wild Man Moore, star du jazz dont la venue à Paris suscite l’engouement de Ram. Autant de participations fameuses qui contribuent à l’authenticité de Paris Blues et à son charme entêtant.
« C’est le réalisateur des Sensuels que nous retrouvons ici, celui qui sait admirablement nous faire sentir la présence charnelle d’un couple. Avec une chaleureuse minutie il nous décrit leur rencontre, leur découverte, leur séparation. Et dans ce sens il n’expose pas des problèmes, venant étayer une thèse, mais évoque les difficultés qui surgissent dans la réalité quotidienne, ce à quoi peuvent se heurter des déracinés volontaires. » (Patrick Bureau, Cinéma 62 n°66, mai 1962)
Paris Blues
États-Unis, 1961, 1h38, noir et blanc, format 1.66
Réalisation Martin Ritt
Scénario Jack Sher, Irene Kamp, Walter Bernstein, Lulla Adler, d’après le roman éponyme de Harold Flender
Photo Christian Matras
Musique Duke Ellington
Montage Roger Dwyre
Décors Alexandre Trauner
Costumes Jean Zay
Production Sam Shaw, Pennebaker Productions, Diane Productions
Interprètes Paul Newman (Ram Bowen), Joanne Woodward (Lillian Corning), Sidney Poitier (Eddie Cook), Diahann Carroll (Connie Lampson), Barbara Laage (Marie Seoul), Louis Armstrong (Wild Man Moore), André Luguet (René Bernard), Marie Versini (Nicole), Serge Reggiani (le Gitan), Hélène Dieudonné (la pourvoyeuse de drogue)
Sortie aux États-Unis 27 septembre 1961
Sortie en France 14 mars 1962
Ressortie du film en 2026 pour les 65 ans du film.
Création du DCP VOSTF en exclusivité pour le festival.
Le film est labellisé Lumière Classics, qui récompense les plus belles restaurations de l’année.
Restauration 4K par la MGM.
Remerciements au distributeur Park Circus
Film ayant reçu le label
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