Billetterie

Passion

de Jean-Luc Godard , France, Suisse , 1982

Prix Lumière : Isabelle Huppert

Un cinéaste, Jerzy (Jerzy Radziwilowicz), filme des reconstitutions vivantes de tableaux de maîtres, mais ne trouve jamais la lumière juste. Il est logé dans un hôtel tenu par Hanna (Hanna Schygulla), qui devient rapidement sa maîtresse. Non loin, Isabelle (Isabelle Huppert), ouvrière, est mise à la porte, après avoir essayé de monter une section syndicale, par Michel Boulard (Michel Piccoli), patron de l’usine et mari d’Hanna. Bientôt Isabelle tombe amoureuse de Jerzy.

PASSION

 

Dans un entretien avec Hervé Guibert lors de la présentation du film à Cannes, Jean-Luc Godard confiait : « Une des idées de départ a été la démocratie. J’ai décidé que tout élément du film serait traité à égalité, pas au sens strict de “à travail égal, salaire égal”, mais d’une égale importance. J’ai voulu qu’un brin d’herbe, un courant d’air aient autant d’importance que l’acteur principal. Trouver la grandeur de l’ordinaire. » (Le Monde, 27 mai 1982) Dans Passion, aucun récit ne prend le dessus : le tournage, l’usine, l’hôtel, le cinéaste, les figurants, les ouvriers, la lutte syndicale, les tableaux de maîtres, les amours… Tous sont égaux.

Godard se détourne ainsi d’une narration classique et signe un nouvel essai cinématographique, reliant cinéma, amour et travail, et s’attachant aux problèmes de création. Pas d’histoire, mais des bribes, des visages : le montage – art maitrisé par le cinéaste – permet par exemple de relier peinture et lutte politique en mêlant dans une même scène la reproduction d’un tableau et le travail à l’usine. Le film, brut, propulse le spectateur dans des actions en cours, lui laissant le soin de les achever. Le cinéaste filme des tableaux vivants, comme s’il s’agissait là de la seule matérialisation possible des émotions.

Dans Passion, Isabelle Huppert est Isabelle, une ouvrière bègue – un choix de prénom qui apporte un ancrage particulier dans notre réel. Cette fois-ci, celle dont la voix ne porte guère décide de se défendre. « Isabelle Huppert est à ce moment-là ce qu’on peut appeler une star mais avec ceci d’étonnant qu’elle inspire encore des rôles de prolétaires que n’importe qui aurait abandonnés avec la notoriété. Quelque chose dans sa constitution et dans son identité fait toujours retour vers le dénuement. Elle aurait très bien pu reprendre à son compte une phrase que l’on entend quelques années après, en 1986, dans la bouche de Jean-Pierre Léaud dans Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma : “Le cinéma, l’usine à rêves. Vous prenez les rêves et vous me laissez l’usine”. »

(Murielle Joudet, Isabelle Huppert, vivre ne nous regarde pas, Capricci, 2018)

 

Passion
France, Suisse, 1982, 1h28, couleurs, format 1.66

Réalisation & scénario Jean-Luc Godard
Photo Raoul Coutard
Musique Wolfgang Amadeus Mozart, Antonin Dvorak, Ludwig van Beethoven, Gabriel Fauré…
Montage
Jean-Luc Godard
Décors Jean Bauer, Serge Marzolff
Costumes Christian Gasc, Rosalie Varda
Production Alain Sarde, Sara Films, Sonimage, Films A2, Film et Vidéo Productions, SSR

Interprètes Isabelle Huppert (Isabelle), Hanna Schygulla (Hanna), Michel Piccoli (Michel Boulard), Jerzy Radziwilowicz (Jerzy), Jean-François Stévenin (le machino), Laszlo Szabo (Laszlo, le producteur), Patrick Bonnel (Bonnel), Sophie Loucachevski (la scripte)

Présentation au Festival de Cannes 24 mai 1982
Sortie en France 26 mai 1982
Sortie en Suisse 12 novembre 1982

Restauration 2K Gaumont au laboratoire Eclair à partir des négatifs image et son originaux.
Remerciements au distributeur Gaumont

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT ve 18 11h15 - Pathé Bellecour
En présence de Stéphane Audiard (romancier)

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