L’Égypte antique vit une période de crise. Le pharaon Ramsès XII (Andrzej Girtler) vieillit et son empire décline. Le prince héritier (Jerzy Zelnik) s’inquiète de la misère du peuple et du pouvoir absolu détenu par les prêtres. À la mort de son père, il accède au trône sous le nom de Ramsès XIII et souhaite entreprendre de grandes réformes. Ses ambitions vont rencontrer l’opposition du grand prêtre Herhor (Piotr Pawloski).
Projeté en clôture du Festival de Cannes en 1966, Pharaon se présente à l’époque comme le film le plus cher jamais réalisé en Pologne. Cette fresque colossale a nécessité plusieurs années de préparation. Jerzy Kawalerowicz a mené de longues recherches pour trouver un lieu permettant de reconstituer l’Égypte antique. Le tournage s’est finalement déroulé en grande partie dans un désert de la province de Boukhara, en Ouzbékistan, avec le renfort de soldats de l’armée soviétique et le concours de milliers de figurants.
Formé à l’Institut cinématographique de Cracovie, Jerzy Kawalerowicz est devenu l’un des chefs de file de sa génération, aux côtés d’Andrzej Wajda et d’Andrzej Munk, avec des films unanimement loués tels Train de nuit (1959) et Mère Jeanne des anges (1961). Avec Pharaon il s’attelle pour la première fois à une superproduction. En compagnie du scénariste Tadeusz Konwicki, il s’appuie sur un roman-fleuve de Boleslaw Prus, publié en 1897. Les deux hommes resserrent l’intrigue autour d’une lutte pour l’exercice du pouvoir, mettant aux prises Ramsès XIII, jeune souverain idéaliste, et Herhor, prêtre habitué aux machinations politiques : un enjeu symbolisé dès le plan initial, où deux scarabées s’affrontent. Si l’ampleur des décors et la variété des costumes font songer aux péplums hollywoodiens, Pharaon s’attache plutôt à des problèmes moraux et philosophiques, au combat d’un individu face à des institutions conservatrices. Lors de sa sortie dans les salles françaises, le film divise la critique : certains jugent la narration confuse et lui reprochent son académisme, quand d’autres saluent son raffinement plastique.
« La narration de cette histoire se fait avec lenteur et majesté, à l’image d’un ballet. Les personnages ont des gestes hiératiques, rituels, comme s’ils répondaient aux conventions de la célébration d’une messe. À l’arrière-plan, il y a la présence éternelle et monotone du désert. Le soleil inonde tout de sa vive lumière. Il n’y a ni ombre, ni refuge. […] Cet aspect visuel s’associe à une orchestration des sons – les chants dans le temple, le sifflement du vent, le déplacement du sable, les pas des hommes – et fait du film une œuvre maîtrisée, à l’esthétique superbe. » (Boleslaw Michalek et Frank Turaj, Le Cinéma polonais, Centre Georges Pompidou, 1992)
Pharaon (Faraon)
Pologne, 1966, 2h32, couleurs, format 2.39
Réalisation Jerzy Kawalerowicz
Scénario Tadeusz Konwicki, Jerzy Kawalerowicz, d’après le roman éponyme de Boleslaw Prus
Photo Jerzy Wójcik
Musique Adam Walacinski
Montage Wieslawa Otocka
Décors Jerzy Skrzepinski
Costumes Maria Czekalska, Andrzej Majewski, Barbara Ptak, Lidia Rzeszewska
Production Ludwik Hager, Zespol Fimowy "Kadr"
Interprètes Jerzy Zelnik (Ramsès XIII), Wieslawa Mazurkiewicz (Nikotris), Barbara Brylska (Kama), Krystyna Mikolajewska (Sarah), Ewa Kryzewska (Hebron), Piotr Pawloski (Herhor), Leszek Herdegen (Pentuer), Stanislaw Milski (Mephres), Alfred Lodzinski (Hiram), Andrzej Girtler (Ramsès XII), Ryszard Ronczewski (Eunane)
Sortie en Pologne 11 mars 1966
Présentation au Festival de Cannes 15 mai 1966
Sortie en France avril 1967
Restauration 4K par Di Factory et reKino.
Le film est labellisé Lumière Classics, qui récompense les plus belles restaurations de l’année.
Création du DCP VOSTF par Di Factory en exclusivité pour le festival.
Remerciements à Di Factory
Film ayant reçu le label
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