Après la chute de l’Empire en 1815, le colonel Pontcarral (Pierre Blanchar) reste fidèle à Napoléon. Retiré dans ses terres de Dordogne, il est surveillé par la police de Charles X. Il fait la connaissance de la petite-fille d’un châtelain, Sybille de Ransac (Suzy Carrier). Elle lui présente sa sœur Garlone (Annie Ducaux) qui le demande en mariage. Pontcarral lui offre en cadeau de noces un diamant, mais Garlone le transmet à son ancien amant Hubert de Rozans (Jean Marchat).
© 1942 Pathé Films
Jean Delannoy tient d’abord des petits rôles dans des films muets avant de travailler comme monteur pour les studios Paramount à Paris, expérience qui lui apporte une grande maîtrise technique. Il passe à la réalisation en 1934 avec Paris-Deauville, qu’il juge lui-même assez peu réussi. Suivent plusieurs longs métrages jusqu’à Macao, l’enfer du jeu, où il dirige Erich Von Stroheim. Tourné en 1939, le film ne peut sortir suite à l’invasion allemande. Delannoy est alors mobilisé au Service Cinématographique des Armées, où il monte chaque semaine des bandes d’actualités.
Lors de sa sortie en 1942, Pontcarral, colonel d’empire rencontre un franc succès. Sous le drame romantique en costumes, la trajectoire du héros, qui refuse de se plier à un nouveau régime, fait écho aux sentiments éprouvés par les spectateurs français. À travers la figure de Pontcarral, Delannoy entend faire passer un message caché, valorisant le courage et dénonçant la soumission au pouvoir de Vichy. « Il faut se reporter à l’occupation allemande, en 1942, pour juger ce film que nous avons voulu faire pour exalter la Résistance. Pas question à l’époque de traiter un sujet contemporain, mais par le truchement du personnage de Pontcarral, nous avons réussi à exprimer le sentiment de l’honneur qu’il incarnait dans toute son intransigeance : exalté, le public se levait et applaudissait à plusieurs reprises pendant les séances. » (Jean Delannoy, in Jean Delannoy, Collectif, Institut Jacques Prévert, 1985)
Masquant sa portée subversive derrière un sujet historique, le film obtient un visa de la censure. Les Allemands demandent cependant à Delannoy de couper un dialogue où il est dit qu’il est temps « de sortir la France de ses humiliations, de rendre à son drapeau un peu de gloire ». Cette phrase sera rétablie après la Libération.
Pontcarral, colonel d’empire
France, 1942, 2h04, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Jean Delannoy
Scénario Bernard Zimmer, d’après le roman Pontcarral d’Alberic Cahuet
Photo Christian Matras
Musique Louis Beydts
Montage Jeannette Berton
Décors Serge Pimenoff
Costumes Georges Annenkov
Production Raymond Borderie, Société d’Exploitation des Établissements Pathé Cinéma
Interprètes Pierre Blanchar (Pontcarral), Annie Ducaux (Garlone), Suzy Carrier (Sybille), Marcel Delaître (Austerlitz), Simone Valère (Blanche de Mareilhac), Jean Marchat (Hubert de Rozans), Madeleine Suffel (Marthe), Charles Granval (le marquis de Ransac)
Sortie en France 11 décembre 1942
Restauration 4K Pathé au laboratoire L’Image Retrouvée (Paris-Bologne) avec le soutien du CNC, en exclusivité pour le festival Lumière.
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