Japon, ère Muramachi. Au nord de l’archipel, vit une tribu pacifique, les Emeshi, dont le futur chef est le jeune prince Ashitaka. Mais un jour, un sanglier sauvage, possédé par une divinité néfaste, attaque le village. Obligé d’abattre la bête, Ashitaka est blessé et frappé d’une malédiction qui doit inévitablement entraîner sa mort. La grande prêtresse lui conseille de partir vers l’Orient à la recherche du dieu-cerf qui, seul, pourrait mettre fin au sortilège.
© Studio Ghibli
Quand Hayao Miyazaki réalise Princesse Mononoké, il a déjà 59 ans, et a signé sept longs métrages d’animation, qui l’ont peu à peu installé comme une véritable institution au Japon. Mais il reste peu connu hors de son pays, sauf pour les cercles de passionnés de culture nipponne. Alors que Mon voisin Totoro n’a connu en France qu’une sortie discrète un an plus tôt, Princesse Mononoké – distribué mondialement – marque pour Miyazaki le véritable début d’une reconnaissance internationale, jamais démentie depuis. Un succès surprise en Europe, mais surtout aux États-Unis, rendu possible par une version doublée en anglais (où Gillian Anderson prête sa voix à Moro, la déesse-louve). Dès lors, ses films connaîtront tous une large distribution, les nouveaux comme les plus anciens qui sortent enfin (et parfois des années plus tard) dans les salles du monde entier.
Les précédents films de Miyazaki, et particulièrement Mon voisin Totoro, lui ont valu le surnom de "Disney japonais". Cette comparaison a toujours dérangé le cinéaste, car s’il reconnaît le legs inestimable des productions Disney dans l’histoire de l’animation, il reste rebuté par leur vision manichéenne du monde. Rien de tel dans Princesse Mononoké. Au terme d’un long travail sur le scénario (le cinéaste débute son travail sur le film dès 1980), Miyazaki, militant de longue date de la cause environnementale, oriente son récit vers une fable écologique. Comme il le déclare à la sortie du film : « Je montre aux enfants la relation très complexe qui existe entre l’homme et la Nature. Je réponds en cela au nihilisme de la jeunesse actuelle. Notre planète est malade. Mais il n’est pas trop tard pour la sauver ». Pas de véritables méchants dans ce film, comme en témoigne le personnage complexe de Lady Eboshi, qui dirige d’une main de fer le monde des Hommes, face à une Nature sacrée, mais potentiellement hostile. Entre Histoire et légende, cette grande fresque épique, toute de bruit et de fureur, rappelle irrésistiblement le cinéma d’un autre maître japonais, Akira Kurosawa, dont Miyazaki fut l’ami et dont il s’inspire ici ouvertement.
Princesse Mononoké (Mononoke-hime)
Japon, 1997, 2h14, couleurs, format 1.85
Réalisation & scénario Hayao Miyazaki
Photo Atsushi Okui
Direction artistique Satoshi Kuroda, Kazuo Oga, Yoji Takeshige, Naoya Tanaka, Nizou Yamamoto
Effets visuels Tomoji Hashizume, Masahiro Murakami, Toyohiko Sakakibara, Kaoru Tanifuji, Kumiko Taniguchi
Animation Masashi Ando
Musique Joe Hisaishi
Montage Hayao Miyazaki, Takeshi Seyama
Production Toshio Suzuki, Saiichiro Ujie, Yutaka Narita, Tokuma-Shoten, Nippon Television Network, Dentsu, Studio Ghibli
Sortie au Japon 12 juillet 1997
Sortie en France 12 janvier 2000
Restauration 4K par le studio Ghibli.
Remerciements au distributeur Wild Bunch
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