Rouletabille chez les Bohémiens – Épisode 1

Sublimes moments du muet / Le festival Lumière pour les enfants

Un aventurier, Hubert de Lauriac (Joë Hamman), dérobe chez des Bohémiens un livre d’une valeur inestimable. Devenu riche, il souhaite épouser Odette de Lavardens (Édith Jéhanne) mais celle-ci préfère se fiancer à l’aristocrate Jean de Santierne (Jean Dehelly). La bohémienne Callixte (Suzanne Talba), maîtresse de Jean, n’accepte pas la situation et jure de se venger. Rouletabille (Gabriel de Gravone) mène l’enquête pour aider son ami Jean à déjouer les manigances de Callixte.

© 1922 - Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

Henri Fescourt, écrivain et réalisateur, naît en 1880. D’abord journaliste, il démarre sa carrière au cinéma en tant que scénariste chez Gaumont. Il passe à la mise en scène en 1912 et signe de nombreux films jusqu’à la Première Guerre mondiale où il est mobilisé. À partir des années 20, de retour derrière la caméra, il se consacre au sérial et adapte pour l’écran les œuvres d’auteurs populaires comme Jules Verne (Mathias Sandorf), Victor Hugo (Les Misérables) ou encore Alexandre Dumas (Monte Cristo).

Rouletabille chez les Bohémiens s’inscrit dans cette tendance littéraire. Le personnage de Rouletabille, reporter et détective amateur, devient célèbre dès les premiers récits de Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune et Le Parfum de la dame en noir. En 1919, Leroux fonde avec René Navarre la société de production Cinéromans, qui se donne pour objectif de faire coïncider la publication de romans et la sortie de leurs transpositions au cinéma. Dernière aventure du héros, Rouletabille chez les Bohémiens est conçu dès l’origine sous deux formes distinctes : le film est constitué de dix épisodes diffusés en salle semaine après semaine, tandis que la version écrite paraît en parallèle dans le quotidien Le Matin. Précédé d’une forte attente savamment entretenue, le film rencontre un franc succès.    

« Rouletabille chez les Bohémiens, d’après un sujet original de Gaston Leroux (qui en tira un roman simultanément) développe ses péripéties des Saintes-Maries-de-la-Mer jusqu’à un royaume imaginaire d’Europe centrale. Le rythme de l’action, l’atmosphère de mystère, mais aussi la relative authenticité des scènes de Bohémiens et des extérieurs donnent beaucoup de charme à cette production au parfum méridional. » (Didier Bertrand, Positif n°420, février 1996)