Le jeune Fenix (Adan Jodorowsky) grandit dans un cirque de Mexico dirigé par son père Orgo (Guy Stockwell), un lanceur de couteaux alcoolique et volage. Sa mère Concha (Blanca Guerra) est une dévote fanatique. Suite à une énième infidélité de son mari, Concha l’émascule avec de l’acide sulfurique. En retour, Orgo lui coupe les bras avant de se suicider. Fenix assiste impuissant à cette scène…
Présenté dans la section Un certain regard du Festival de Cannes en 1989, Santa sangre est attendu de pied ferme par les admirateurs d’Alejandro Jodorowsky. Le cinéaste n’a plus tourné depuis la sortie en 1980 de Tusk, destiné au jeune public, qu’il a réalisé après plusieurs années consacrées à la préparation d’une adaptation du roman Dune de Frank Herbert, projet colossal finalement avorté. Durant les années 80, Jodorowsky se dédie à la bande dessinée, scénarise tous les albums de la série L’Incal, dessinés par Mœbius. Il pratique aussi le tarot divinatoire et donne des conférences. Des activités variées qui entretiennent sa légende et font de son retour au cinéma un véritable événement.
Santa sangre conte le destin tragique d’un homme prisonnier de son histoire familiale. Hanté par son passé, interné de longues années dans un asile, Fenix ne peut échapper à l’emprise de sa mère, qui lui dicte ses actes et fait de lui un assassin. Le cinéaste met en scène cette relation fusionnelle de façon littérale, à travers de belles scènes où Fenix se tient derrière sa mère et lui prête ses bras, leurs deux corps semblant n’en former qu’un. Drame œdipien mâtiné d’horreur, Santa sangre affiche une narration plus classique qu’El Topo et La Montagne sacrée. Le film se construit en deux parties, suivant Fenix de l’enfance à l’âge adulte. Jodorowsky confie le rôle à ses deux fils Adan et Axel, donnant le sentiment d’une parfaite continuité entre les deux périodes, séparées par une ellipse. Théâtral et baroque, Santa sangre reprend les thèmes récurrents de son auteur – l’initiation, la sexualité, la violence, la foi – et les brasse dans un récit très personnel, qui provoque autant l’effroi que l’émotion.
« Jodorowsky a peint en couleurs frénétiques un univers qui tient de Tod Browning (Freaks), du Buñuel des mélos mexicains, de Fellini (les fantasmes et les incroyables putains), et de Goya. Avec malice, il a remodelé ces influences selon ses propres visions iconoclastes pour broyer allègrement les conformismes sociaux culturels et religieux. » (Jacques Siclier, Le Monde, 23 mai 1989)
Santa sangre
Italie, Mexique, 1989, 2h03, couleurs, format 1.85
Réalisation Alejandro Jodorowsk
Scénario Alejandro Jodorowsky, Roberto Leoni, Claudio Argento, d’après une histoire d’Alejandro Jodorowsky et Roberto Leoni
Photo Daniele Nannuzzi
Musique Simon Boswell
Montage Mauro Bonanni
Décors Alejandro Luna
Costumes Tolita Figueroa
Production Claudio Argento, Produzioni Intersound, Productora Fílmica Real
Interprètes Axel Jodorowsky (Fenix), Adan Jodorowsky (Fenix jeune), Blanca Guerra (Concha), Guy Stockwell (Orgo), Thelma Tixou (la femme tatouée), Sabrina Dennison (Alma), Faviola Elenka Tapia (Alma jeune), Teo Jodorowsky (le maquereau)
Présentation au Festival de Cannes mai 1989
Sortie en Italie 24 novembre 1989
Sortie au Mexique 31 mai 1990
Sortie en France 31 mars 1993
Remerciements au distributeur Wild Bunch/Wild Side
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