L’inspecteur Somerset (Morgan Freeman), à une semaine de la retraite, se voit contraint de faire équipe avec son futur remplaçant, l’inspecteur David Mills (Brad Pitt). Leur collaboration commence avec un crime monstrueux : dans un sous-sol, un homme obèse, ligoté à sa chaise, gît le nez dans son assiette, l’estomac éclaté. Ce meurtre n’est que le premier d’une série énigmatique : aucun mobile apparent, aucun témoin, aucun rapport entre les victimes, si ce n’est, à chaque fois, une exécution inspirée d’un des sept péchés capitaux.
Deuxième film de David Fincher après Alien 3 (1992), Seven est un thriller qui marquera le genre. Plongée dans la traque d’un duo d’inspecteurs aussi opposés que complémentaires et dans le rituel méthodique d’un tueur en série pervers, obsédé par l’Apocalypse et l’Ancien Testament, le film paralysera les spectateurs du monde entier (près de cinq millions en France), jusqu’à son insoutenable scène finale.
Le cinéaste demande à Darius Khondji d’aller au plus profond de l’obscurité, ce que le chef-opérateur réussit avec brio : l’atmosphère, étouffante, est sordide, les images sont envahies par une pluie perpétuelle, l’impression d’une crasse quasi métaphysique est constante. Dense et brutal, Seven est un immense succès critique et commercial, confirmant l’attirance du public pour les serial killers.
« Seven est avant tout un étincelant morceau de cinéma. Jusque dans l'horreur, parce qu'elle est essentiellement montrée dans le décor tel que le criminel l'organise lors de son passage pour y inscrire sa volonté de stigmatiser l'avarice, la gourmandise, l'orgueil... Et c'est insoutenable, mais comme un dessin de Goya. En fait, le metteur en scène David Fincher a, au premier chef, soigné l'atmosphère. Sombre, lourde, nerveuse pourtant. Il pleut tout le temps. Des trombes. La lumière est glauque avec du vert dans le gris. La caméra avance à pas feutrés avec de brèves accélérations poussées jusqu'à l'affolement qui l'amène à des angles tordus et lui donne une vision folle et fugitive du spectacle. Le bruitage, inquiétant, naturel mais amplifié précède l'image qu'on redoute et en décuple la charge émotionnelle. C'est du grand art. » (Claude Baignères, Le Figaro, 1er février 1996)
En 2007, renouant avec l’univers des tueurs en série, David Fincher réalise Zodiac, également devenu une œuvre intemporelle.
Seven (Se7en)
États-Unis, 1995, 2h07, couleurs, format 2.39
Réalisation David Fincher
Scénario Andrew Kevin Walker
Photo Darius Khondji
Direction artistique Gary Wissner
MusiqueHoward Shore ; Nine Inch Nails, Johann Sebastian Bach, Marvin Gaye, Charlie Parker, Billie Holiday, David Bowie…
Montage Richard Francis-Bruce
Décors Clay A. Griffith
Costumes Michael Kaplan
Production Arnold Kopelson, Phyllis Carlyle, Stephen Joel Brown, Nana Greenwald, Sanford Panitch, Cecchi Gori Pictures, Juno Pix, New Line Cinema
Interprètes Brad Pitt (David Mills), Morgan Freeman (William Somerset), Gwyneth Paltrow (Tracy Mills), Richard Roundtree (Talbot), Kevin Spacey (John Doe), John Cassini (Davis), Daniel Zacapa (Taylor), Peter Crombie (le docteur O'Neill), Gene Borkan (Eli Gould)
Sortie aux États-Unis 22 septembre 1995
Sortie en France 31 janvier 1996
Restauration Warner Bros.
Remerciements au distributeur Warner Bros.
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