Pendant l’été 1941, le soldat Prewitt (Montgomery Clift) est transféré dans la caserne de Schofield, à Hawaï. Ancien boxeur, il est sollicité pour remonter sur le ring et défendre l’honneur du régiment. Mais refusant de remettre les gants, il fait rapidement l’objet de constantes humiliations, commanditées par le capitaine Holmes (Philip Ober). Il se lie d’amitié avec le soldat Maggio (Frank Sinatra), bientôt aux prises avec sa hiérarchie.
Tant qu’il y aura des hommes, ou les dernières semaines de quelques soldats américains sur le front du Pacifique à la veille de l’attaque de Pearl Harbor. Adapté du roman de James Jones, ancien soldat devenu romancier à son retour de la campagne de Guadalcanal, le film de Zinnemann fait le portrait d’une garnison, tout en chroniquant plusieurs passions amoureuses et rivalités sentimentales.
Lorsqu’il débarque au Festival de Cannes en mars 1954, le film est tout juste auréolé de huit Oscars : l’attente est grande. Zinnemann est un cinéaste humaniste. En réalisant cette adaptation, il voulait dénoncer le délabrement des institutions militaires, l’incompétence des chefs, le racisme ambiant ou encore le sort réservé aux femmes. Certains souligneront que le propos du livre est édulcoré. Il est évident qu’en pleine chasse aux sorcières, critiquer l’armée américaine est risqué. L’heure n’est pas encore à la contestation virulente née après l’engagement des États-Unis dans la guerre du Viêt-nam.
Pour autant, le film, désormais grand classique, est un immense succès pour la Columbia, tenant surtout à ses interprètes. Le casting est impressionnant : Zinnemann réussit le tour de force d’imposer Montgomery Clift, acteur qu’il a fait débuter dans Les Anges marqués en 1948, à Harry Cohn, directeur charismatique du studio. « Tous les autres éléments s’estompent derrière les personnages grâce à l’interprétation d’excellents comédiens. De la part des auteurs, le choix de ceux-ci est déjà un gage de talent. C'est par leur intermédiaire que, furtivement, dans cette rude tempête, s'élève la petite flûte de la modulation psychologique, et se transcrit la ligne mélodique du mouvement intérieur et de la plasticité des tempéraments. Burt Lancaster, Montgomery Clift (et sur un mode plus léger, voire burlesque, mais assez touchant, Frank Sinatra) parviennent à nous rendre sensibles cette complicité dans le sens profond de la justice, cette amitié virile et économe entretenue de regards fugaces, thèmes discrets mais attachants de la responsabilité desquels il faut, à l'origine, créditer Zinnemann chez qui, on le sait, ce côté répond à une préoccupation profonde. » (Jean-José Richer, Cahiers du cinéma n°34, avril 1954)
Tant qu'il y aura des hommes (From Here to Eternity)
États-Unis, 1953, 1h58, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Fred Zinnemann
Scénario Daniel Taradash, d’après le roman éponyme de James Jones
Photo Burnett Guffey, Floyd Crosby
Musique George Duning
Montage William Lyon
Décors Frank Tuttle
Costumes Jean Louis
Production Buddy Adler, Columbia Pictures
Interprètes Burt Lancaster (le sergent Milton Warden), Montgomery Clift (Robert E. Lee Prewitt), Deborah Kerr (Karen Holmes), Donna Reed (Alma, dite "Lorene"), Frank Sinatra (Angelo Maggio), Philip Ober (le capitaine Dana Holmes), Mickey Shaughnessy (le sergent Leva), Harry Bellaver (Mazzioli), Ernest Borgnine (le sergent "Fatso" Judson), Jack Warden (le caporal Buckley), John Dennis (le sergent Ike Galovitch), Merle Travis (Sal Anderson), Tim Ryan (le sergent Pete Karelsen), Arthur Keegan (Treadwell), Barbara Morrison (Mrs. Kipfer)
Sortie aux États-Unis 28 août 1953
Sortie en France 25 mars 1954
Restauration 4K
Remerciements au distributeur Park Circus et à Sony Pictures USA
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