Londres, 1943. Sammy Rice (David Farrar) est un spécialiste en explosifs, rattaché à un laboratoire de recherche mené par le professeur Mair (Milton Rosmer). Infirme depuis l’amputation de son pied droit, Sammy est un homme tourmenté, qui se débat avec ses problèmes d’alcool. Son amoureuse Susan (Kathleen Byron) veille sur lui tant bien que mal. Lorsque de nouvelles bombes sont lancées par les Allemands, Sammy est chargé de trouver le moyen de les désamorcer.
© BFI National Archive
Associés pour la première fois en 1939 sur L’Espion noir, Michael Powell et Emeric Pressburger forment un duo inséparable pendant une vingtaine d’années. Sous la bannière de leur maison de production The Archers, ils offrent au cinéma britannique une impressionnante série de joyaux. En 1949, leur reconnaissance artistique est au plus haut. Brillants et inventifs, Le Narcisse noir et Les Chaussons rouges ont marqué les esprits par leur accomplissement formel. Après ces deux films spectaculaires aux couleurs exacerbées, Powell et Pressburger surprennent en choisissant de tourner un drame réaliste en noir & blanc. The Small Back Room se resserre sur une histoire intime, suivant les états d’âme d’un héros fragile qui lutte avec ses démons et peine à retrouver confiance en lui.
À l’origine du film se trouve le roman éponyme de l’écrivain anglais Nigel Balchin, dont Powell admire la singularité. Il apprécie la complexité du personnage de Sammy et la profondeur de sa relation avec Susan. Il est aussi excité par le défi que représente la mise en scène de la dernière partie du récit, où Sammy doit remplir seul une mission délicate, face à une mine retrouvée sur la plage. Un morceau de bravoure, à la durée savamment étirée, portant le suspense à son comble. Dans un registre plus sobre que leurs précédentes œuvres, les cinéastes impressionnent par leur maîtrise, représentant par touches expressionnistes un combat avant tout mental.
The Small Back Room déroute le public et n’obtient pas l’accueil escompté. Dans son autobiographie, Powell révèle son attachement à ce film, qu’il considère comme une réussite. « On aura compris que j’aimais The Small Back Room, que j’en étais satisfait. Mais ce n’en fut pas moins un échec. Les critiques dirent que c’était le meilleur film de Powell et Pressburger. Le public l’évita comme la peste. Il refusa d’accepter que c’était un film d’amour. C’était un film de guerre. Et les films de guerre n’étaient absolument plus à la mode. » (Michael Powell, Million Dollar Movie - Une vie dans le cinéma, Actes Sud / Institut Lumière, 2000)
The Small Back Room
Royaume-Uni, 1949, 1h48, noir et blanc, format 1.37
Réalisation & scénario Michael Powell, Emeric Pressburger, d’après le roman éponyme de Nigel Balchin
Photo Christopher Challis
Musique Brian Easdale
Montage Reginald Mills,Clifford Turner
Décors Hein Heckroth
Costumes Josephine Boss
Production Michael Powell, Emeric Pressburger, London Films, The Archers
Interprètes David Farrar (Sammy Rice), Kathleen Byron (Susan), Jack Hawkins (R. B. Waring), Milton Rosmer (le professeur Mair), Leslie Banks (le colonel Holland), Michael Gough (le capitaine Stuart), Cyril Cusack (le caporal Taylor), Walter Fitzgerald (Brine), Emrys Jones (Joe)
Sortie au Royaume-Uni 21 février 1949
Restauration du BFI National Archive et de la Film Foundation, fondation de Martin Scorsese, en collaboration avec Studiocanal.
Ressortie prochainement par Les Acacias
Remerciements au British Film Institute, à The Film Foundation, à Studiocanal et au distributeur Les Acacias
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