Elisabeth Sparkle (Demi Moore), vedette d’une émission d’aérobic, est virée le jour de ses 50 ans par son patron Harvey (Dennis Quaid), qui la juge trop âgée pour poursuivre sa carrière. Le moral au plus bas, elle reçoit une proposition inattendue, celle d'un mystérieux laboratoire lui proposant une « substance » miraculeuse : si elle se l’injecte, elle deviendra « la meilleure version » d’elle-même, « plus jeune, plus belle, plus parfaite » grâce à une modification cellulaire de son ADN.
En 2017, la réalisatrice française Coralie Fargeat (née en 1976) réalisait son premier film, Revenge, qui mêlait subtilement cinéma de genre (série B horrifique avec passages « gore ») et théorie du genre : victime de la concupiscence masculine et de la société patriarcale en général, son héroïne décidait de se faire justice elle-même. Avec humour, le film épousait (avec quelques mois d’avance) le grand retournement sociétal post-#MeToo. Après la réalisation d’un épisode de série pour Netflix, la voici aux commandes d’un film américain avec stars : notamment Demi Moore, abordant sans tabou (c’est le moins qu’on puisse dire !) la question de l’âge pour les actrices. Comme l’explique Coralie Fargeat au magazine Trois Couleurs (mai 2024) : « Pour moi, le film n'est pas tant sur ce que Hollywood fait au corps des femmes, mais plutôt ce que la société en général fait aux femmes. La manière dont les femmes peuvent se percevoir et penser qu'elles ont plus ou moins de valeur en fonction de ce à quoi elles ressemblent. Je pense qu'on l'a toutes vécu d'une manière ou d'une autre et je pense qu'on l'a malheureusement toutes internalisé, même si on n'est pas d'accord et qu'on voudrait ne pas l’être. Le questionnement qu'on a sur notre corps est au cœur de la condition humaine – quel corps on a, quel corps on aimerait avoir, comment on aimerait le transformer, le muter, le conserver, s'en détacher. La peur qu'il soit abimé, envahi. »
Forte de ce bréviaire à la David Cronenberg, la cinéaste raconte sa fable fantastique sur le mode du cinéma horrifique, avec notamment de nombreuses séquences « gore » destinées à mieux sensibiliser le spectateur qu’un discours féministe théorique. Comme le note The Hollywood Reporter : « Fargeat affiche un style hyperactif passionnant. Des plans très larges, des gros plans et une palette de couleurs "bubble-gum" contribuent au langage visuel surréaliste – et parfois terrifiant – du film. La musique tonitruante du compositeur britannique Raffertie apporte une touche inquiétante, surtout dans les moments de mutilation corporelle. »
The Substance
États-Unis, Royaume-Uni, France, 2024, 2h20, couleurs
Réalisation & scénario Coralie Fargeat
Photo Benjamin Kracun
Montage Coralie Fargeat, Jérôme Eltabet, Valentin Féron
Musique Raffertie
Décors Stanislas Reydellet
Costumes Emmanuelle Youchnovski
Production Tim Bevan, Coralie Fargeat, Eric Fellner,Blacksmith Pictures, Universal Pictures, Working Title Films
Interprètes Demi Moore (Elisabeth), Margaret Qualley (Sue), Dennis Quaid (Harvey), Hugo Diego Garcia (Diego), Óscar Lesage (Troy)
Présentation au Festival de Cannes 19 mai 2024
Sortie en France 6 novembre 2024
Remerciements à Metropolitan Filmexport
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox