Adi (Ciprian Chiujdea), 17 ans, passe l’été dans son village natal niché dans le delta du Danube. Un soir, il est violemment agressé dans la rue. Quand les causes de l’agression sont connues, son monde est entièrement bouleversé. Ses parents ne le regardent plus comme avant et l’apparente quiétude du village commence à se fissurer. Policier, riche notable, chacun, semble-t-il, a intérêt à étouffer l’affaire. Quant à Adi, il doit de manière urgente faire des choix.
Ce récit d’intolérance ordinaire est le troisième film du jeune cinéaste roumain Emanuel Pârvu, 45 ans, fils de photographe et également acteur (notamment chez Cristian Mungiu). Dans la lignée du nouveau cinéma roumain, c’est par les dialogues, extrêmement précis, que le drame se noue peu à peu, enfermant chacun des personnages dans un écheveau d’injonctions contradictoires a priori insolubles. Le réalisateur en fait un microcosme d’une société roumaine où l’espionnage entre voisins et la corruption généralisée sont des vestiges très actifs du précédent régime… Pour accentuer l’enfermement des personnages, Emanuel Pârvu a situé son récit dans une région singulière de son pays : « Le delta du Danube est un paysage extrêmement particulier, explique-t-il. C’est un endroit uniquement atteignable par bateau, et pourtant mondialement connu, qui attire des touristes venus de tous les coins du monde. Il y avait même un festival de cinéma qui se déroulait dans ce village. Je voulais filmer dans un territoire cosmopolite, où les habitants sont habitués à avoir des contacts avec des étrangers venus de la ville. Il fallait qu’il y ait de la vie, du brassage de populations, afin de montrer que malgré cela, malgré toute cette énergie de vie, cet apport venu de l'extérieur, les habitants n'étaient pas aussi ouverts à la discussion qu'on pourrait s'y attendre. » Le cinéaste filme ce huis clos en pleine nature en format scope, dans les couleurs de l’été.« Au sein de ce joyau de verdure et d’eau s’immisce un serpent venimeux qui déclenche la peur, retranche chacun dans son petit chez-soi, isole de plus en plus Adi du reste du monde. Quelque chose de peu reluisant, de médiocre et de rétréci s’insinue, qui transforme le paradis en prison. »(Véronique Cauhapé, Le Monde, 23 mai 2024)
Trois kilomètres jusqu’à la fin du monde (Trei kilometri pana la capatul lumii)
Roumanie, 2024, 1h45, couleurs, format 2. 35
Réalisation Emanuel Pârvu
Scénario Emanuel Pârvu, Miruna Berescu
Photo Silviu Stavila
Montage Mircea Oltean
Décors & costumes : Bogdan Ionescu
Production Miruna Berescu, FAMart films production
Interprètes Ciprian Chiujdea (Adi), Laura Vasiliu (la mère), Bogdan Dumitrache (le père), Adrian Titieni (le prêtre),Richard Bovnoczki (Zentov), Vlad Brumaru (le gendarme)
Présentation au Festival de Cannes 17 mai 2024
Sortie en Roumanie 11 octobre 2024
Sortie en France 23 octobre 2024
Remerciements à Memento Distribution
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox