1528. Membre de l'Église Catholique Romaine et du Haut Conseil du roi Henry VIII (Robert Shaw), sir Thomas More (Paul Scofield) est pris entre deux allégeances. Le jeune Henry veut divorcer de Catherine d'Aragon pour épouser sa maîtresse Anne Boleyn (Vanessa Redgrave). L'Église a déjà accordé au roi une dispense spéciale lors de son premier mariage et il est à présent peu probable qu'il obtienne un divorce qui lui mettrait à dos l'Espagne catholique. More est prié par le chancelier d'Angleterre, le Cardinal Wolsey (Orson Welles), d'influencer le Pape en faveur de ce divorce.
Adaptation de la pièce du Britannique Robert Bolt, Un homme pour l'éternité est scénarisé par le dramaturge lui-même (scénariste de Lawrence d'Arabie et de Docteur Jivago, de David Lean). Avant de devenir film, la pièce a été jouée en 1960 au Globe à Londres et en 1961 à Broadway. En 1963, avant de quitter le TNP, Jean Vilar choisissait de donner Thomas More ou l’homme seul. La musique était confiée à Georges Delerue, compositeur qu’engagera également Fred Zinnemann pour son film.
« Un homme pour l’éternité est un film politique : il oppose les gens qui voient la vie en termes de pouvoir et de privilèges et ceux qui la voient en termes de fierté et de principe. » (Neil Sinyard, Fred Zinnemann, Films of Character and Conscience, McFarland, 2003) Thomas More est un exemple de probité, il croit en la force des lois : pressé par le roi de désavouer la reine et de faire scission avec Rome, il défend ses convictions au péril de sa vie. C’est un conflit moral, politique et philosophique qui oppose les deux hommes, auparavant amis, la lutte entre une conscience religieuse et un pouvoir absolu.
La mise en scène sobre et classique de Zinnemann sert le texte original. Peu d’action, pas de violence, pas de romance, le film s’attache à plonger dans la cour de Henry VIII où règnent ambition et guerre d’influences. Pas de star non plus à l’affiche de ce film (hormis évidemment le monstre sacré Orson Welles) : le casting est assuré par des comédiens britanniques, certains issus de la tradition shakespearienne. Le film sera récompensé par de multiples prix dont pas moins de six Oscars.
« Grands, les acteurs (anglais) le sont, et ne serait-ce que pour admirer et écouter Paul Scofield, magnifique interprète shakespearien […], il faut aller voir ce film. Honnête, le réalisateur (américain) l'est aussi. Avec les importants moyens dont il disposait, et avec l'aide d'un remarquable décorateur et costumier […], il a réussi la reconstitution historique la plus satisfaisante et la plus intelligente de ces dernières années. » (Guy Braucourt, Cinéma 67 n° 118, juillet 1967)
Un homme pour l'éternité (A Man for All Seasons)
Royaume-Uni, 1966, 2h, couleurs
Réalisation Fred Zinnemann
Scénario Robert Bolt, d’après sa pièce A Man for All Seasons
Photo Ted Moore
Musique Georges Delerue
Montage Ralph Kemplen
Décors John Box
Production Fred Zinnemann, Highland Films
Interprètes Paul Scofield (Sir Thomas More), Wendy Hiller (Alice More), Leo McKern (Thomas Cromwell), Robert Shaw (le roi Henry VIII), Orson Welles (le Cardinal Wolsey), Susannah York (Margaret More), Nigel Davenport (le duc de Norfolk), John Hurt (Richard Rich), Corin Redgrave (William Roper), Vanessa Redgrave (Anne Boleyn)
Sortie au Royaume-Uni 16 décembre 1966
Sortie en France 3 mai 1967
Restauration 4K Sony USA.
Remerciements au distributeur Park Circus et à Sony USA qui ont fabriqué le DCP VOSTF en exclusivité pour le festival Lumière.
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