Directeur d’une troupe de ballet, Jean-Jacques Sauvage (Louis Jouvet) revient à Lyon, sa ville natale. Vingt ans plus tôt, il fut victime d’une tentative d’assassinat. Un riche marchand de soie, Jérôme Nisard (Jean Brochard), voulait se débarrasser de lui et l’empêcher d’épouser sa sœur Geneviève (Gaby Morlay). Cette dernière s’est depuis mariée avec un grand bourgeois, Edmond Gonin (Louis Seigner). Jean-Jacques entend bien se venger et perturber cette famille de notables.
Cinéaste éclectique, Christian-Jaque s’est illustré dans tous les genres et a connu un grand succès avec ses adaptations de romans de Pierre Véry, Les Disparus de Saint-Agil et L’Assassinat du père Noël. En 1945, il s’adjoint les services du fameux scénariste Henri Jeanson pour écrire Boule de suif. Les deux hommes se retrouvent l’année suivante pour Un revenant, qui s’inspire librement de l’affaire Gillet, un fait divers sordide ayant défrayé la chronique lyonnaise dans les années 20.
Le film est taillé sur mesure pour Louis Jouvet, qui durant la guerre a effectué une tournée théâtrale en Amérique Latine. Il fait ici son retour à l’écran dans la peau d’un héros mystérieux, aux intentions énigmatiques, venant régler ses comptes avec des figures surgies de son passé.
Brillamment dialogué, soutenu par un montage vif, Un revenant est une étude de mœurs sarcastique, livrant une peinture au vitriol du petit monde des soyeux, hypocrite et obsédé par l’argent. Teinté d’amertume, le film doit aussi son atmosphère aux décors lyonnais, noyés dans une brume fantomatique, des traboules de la Croix-Rousse à la gare Perrache, de la place Bellecour aux quais de Saône. Avec sa distribution magistrale et son humour cruel, Un revenant connut à sa sortie un très bel accueil public.
« Le film est, d’un bout à l’autre, dans chaque parole et dans chaque image, une satire de la haute bourgeoisie provinciale. Certes, on y parle beaucoup, mais les mots sont autant de flèches qui font mouche. Cette fois Jeanson s’est policé ; il a su ne pas tirer toute la couverture à lui et sa collaboration avec Christian-Jaque est constante et parfaite. Le metteur en scène ne s’est pas effacé devant le dialoguiste : sa caméra est partout à la fois, sans erreur et sans ostentation. » (Claude Hervin, Paris Revue, 20 octobre 1946)
Un revenant
France, 1946, 1h47, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Christian-Jaque
Scénario Henri Jeanson, Louis Chavance
Photo Louis Page
Musique Arthur Honegger
Montage Jacques Desagneaux
Décors Pierre Marquet
Costumes Barbara Karinska, Germaine Lecomte
Production Édouard Carles, Compagnie Franco-Coloniale Cinématographique
Interprètes Louis Jouvet (Jean-Jacques Sauvage), Gaby Morlay (Geneviève Gonin), Ludmilla Tchérina (Karina), Louis Seigner (Edmond Gonin), Jean Brochard (Jérôme Nisard), Marguerite Moreno (tante Jeanne), François Périer (François Nisard), Léo Lapara (Marchal), Armand Lurville (le commissaire)
Présentation au Festival de Cannes septembre 1946
Sortie en France 18 octobre 1946
Restauration René Chateau Vidéo au laboratoire Vectracom
Remerciements à René Chateau Vidéo
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