Dans les faubourgs de La Nouvelle-Orléans, Blanche DuBois (Vivien Leigh), « belle du Sud », débarque chez sa jeune sœur Stella (Kim Hunter), mariée à Stanley Kowalski (Marlon Brando), ouvrier d’origine polonaise. L’homme, viril et rustre, n’apprécie guère les manières apprêtées de Blanche et commence à fouiller dans son passé. Elle se désagrège à son contact…
En 1947, Elia Kazan met en scène la pièce de Tennessee Wiliams Un tramway nommé désir. C’est un immense succès, couronné pour le dramaturge par le Prix Pullitzer. Mais quand Williams demande au cinéaste de désormais la porter à l’écran, celui-ci hésite : il pense connaître l’œuvre par cœur et ne rien pouvoir apporter de nouveau. C’est l’amitié qui le lie à Williams qui le fait finalement accepter, reprenant une partie de la distribution initiale : Kim Hunter, Karl Malden et Marlon Brando qui brûla les planches. Seul changement : Blanche sera interprétée par Vivien Leigh, qui jouait ce rôle à Londres dans une mise en scène de son mari Laurence Olivier. Kazan garde également l’idée de décor exigu, de cet appartement étouffant dont les murs transpireraient presque, rendant palpables un manque d’espace physique et un enfermement psychologique.
Dans cette tragédie, l’ambiance est moite, orageuse. La confrontation de Blanche et Stanley, qui charrient avec eux passé et histoire de famille, ne peut être qu’électrique. Elle est fragile, mythomane et désespérée ; il est animal, ambivalent, d’une sensualité primitive. C’est aussi le face-à-face de deux mondes, la vieille Amérique du Sud, finissante, et une Amérique plus jeune.
Mélangeant pulsions, désirs frustrés, montée de la folie et impossibilité de vivre, Un tramway nommé désir suscita le scandale dans les milieux bien-pensants, tout en devenant un classique du cinéma américain.
« Je vais faire un parallèle. Blanche DuBois, la femme, est Tennessee Williams. Blanche DuBois pénètre dans une maison où quelqu'un va la tuer. Ce qui est intéressant, c'est que Blanche DuBois-Williams est attirée par celui qui sera son assassin. […] Brando possède vulgarité, cruauté, sadisme, et il a en même temps quelque chose de terriblement attirant. C'est ainsi que l'on peut imaginer une femme jouant affectueusement avec un animal qui va la tuer. […] Je voyais Blanche comme Williams, comme un personnage ambivalent attiré par la rudesse et la vulgarité alentour, tout en les craignant parce qu'elles menacent sa vie même. » (Elia Kazan, in Losey-Kazan, Michel Ciment, Stock, 2009)
Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire)
États-Unis, 1951, 2h05, noir et blanc, format 1.33
Réalisation Elia Kazan
Scénario Tennessee Williams, Oscar Saul, d’après la pièce éponyme de Tennessee Williams
Photo Harry Stradling Sr.
Musique Alex North
Montage David Weisbart
Décors George James Hopkins
Costumes Lucinda Ballard
Production Charles K. Feldman, Charles K. Feldman Group, Warner Bros
Interprètes Vivien Leigh (Blanche DuBois), Marlon Brando (Stanley Kowalski), Kim Hunter (Stella Kowalski), Karl Malden (Harold "Mitch" Mitchell), Rudy Bond (Steve), Nick Dennis (Pablo), Peg Hillias (Eunice)
Présentation à la Mostra de Venise 9 septembre 1951
Sortie aux États-Unis 19 septembre 1951
Sortie en France 28 mars 1952
Restauration et distribution Warner Bros.
Remerciements au distributeur Warner Bros.
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