Londres, dans un futur proche. Le pays est sous la domination du tyran Adam Sutler (John Hurt) et de ses hommes. Un soir, alors qu’elle sort après le couvre-feu, la jeune Evey Hammond (Natalie Portman) est agressée dans une rue déserte par des Gardiens de l’ordre qui tentent de la violer. Apparaît alors à son secours un colosse masqué, dont la longue cape noire s’ouvre sur six dagues d’une mortelle précision. Il se nomme V (Hugo Weaving)…
Lorsqu’elle fut publiée entre 1982 et 1989, la bande dessinée V pour Vendetta d’Alan Moore et David Lloyd avait pour ambition de faire écho à la dérive autoritaire du régime conservateur de Margaret Thatcher. Cette œuvre, teintée du 1984 de George Orwell, attire l’attention des Wachowski qui en écrivent une première adaptation dès le début des années 90. C’est lors de la postproduction de Matrix Reloaded et Matrix Revolutions (2003) que les cinéastes reprennent leur script et le font évoluer (l’auteur Alan Moore, peu satisfait des changements par rapport à son œuvre, demandera à ne pas figurer au générique). Les Wachowski, scénaristes mais aussi productrices du film, en confient la réalisation à James McTeigue, leur ami et premier assistant sur la trilogie Matrix ou encore Star Wars, épisode II : L'Attaque des clones de George Lucas (2002).
V pour Vendetta s’inscrit dans un contexte politique particulier. Le monde est frappé par le terrorisme, New York en 2001, Madrid en 2004, bientôt Londres, quelques mois avant la sortie du film… Hanté par ces événements, le film est également nourri de références à la politique américaine. À sa sortie, la question est sur toutes les lèvres : le film fait-il l’apologie du terrorisme ? V est la voix d’un peuple muselé : pour le libérer, il ambitionne de renverser la dictature. Si la cause est juste, les motivations (vengeance personnelle) et les moyens (meurtres, attentats) interrogent.
Ce blockbuster gothique est une vive critique sociale aux contours hyper stylisés, une dystopie sur un État policier porté par un régime fasciste. Il fait aussi la peinture de la relation ambiguë entre V et Evey, incarnée par Natalie Portman. Il est pour elle, tour à tour, une figure paternelle ou amoureuse. Il est surtout un mentor, celui qui la révèlera à sa mission. La comédienne se plonge dans le personnage, et plus largement dans le contexte dans lequel celui-ci évolue. Pour se préparer, elle se nourrit de livres, ceux sur Guy Fawkes (figure de la Conspiration des poudres qui tenta de faire exploser la Chambre des lords en 1605, dont le masque de V est inspiré), le militantisme, ou encore Macbeth de Shakespeare, que l’on dit inspiré en partie par la Conspiration. Personnalité engagée, la comédienne voit dans le parcours d’Evey une réflexion familière. « Il y a un conflit entre monter au créneau pour ses convictions, et ce que vous perdrez en le faisant. C’est le point de départ d’Evey. Elle a subi la perte de ses parents à cause de ses convictions. Quelle priorité doit-elle accorder à chacune de ses convictions ? Le conflit m’était instinctif. » (L’Écran fantastique n°266, avril 2006)
V pour Vendetta (V for Vendetta)
États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, 2006, 2h12, couleurs, format 2.39
Réalisation James McTeigue
Scénario Lilly Wachowski (créditée sous le nom d’Andy Wachowski), Lana Wachowski (créditée sous le nom de Larry Wachowski), d’après le roman graphique éponyme de David Lloyd
Photo Adrian Biddle
Musique Dario Marianelli ; Julie London, Stan Getz, Astrud Gilberto et João Gilberto, Antony and the Johnsons, Cat Power, The Rolling Stones, Ethan Stoller, Spiritualized
Montage Martin Walsh
Décors Owen Paterson
Costumes Sammy Sheldon
Production Joel Silver, Grant Hill, Lilly Wachowski (créditée sous le nom d’Andy Wachowski), Lana Wachowski (créditée sous le nom de Larry Wachowski), Warner Bros., Virtual Studios, Silver Pictures, Anarchos Productions
Interprètes Natalie Portman (Evey), Hugo Weaving (V), Stephen Rea (Finch), John Hurt (Adam Sutler), Tim Pigott-Smith (Creedy), Rupert Graves (Dominic), Roger Allam (Lewis Prothero), Ben Miles (Dascomb), Sinead Cusack (Delia Surridge), Natasha Wightman (Valerie)
Présentation à la Berlinale 13 avril 2006
Sortie aux États-Unis et au Royaume-Uni 17 mars 2006
Sortie en France 19 avril 2006
Remerciements au distributeur Park Circus
Ce site nécessite l'utilisation d'un navigateur internet plus récent. Merci de mettre à jour votre navigateur Internet Explorer vers une version plus récente ou de télécharger Mozilla Firefox. :
http://www.mozilla.org/fr/firefox