Billetterie

Yojimbo

de Akira Kurosawa , Japon , 1961

Toshiro Mifune : de Akira Kurosawa à John Boorman

À la fin de l’ère Edo, un samouraï, Sanjuro (Toshiro Mifune), arrive dans un village écartelé entre deux bandes rivales, menées d’un côté par le bouilleur de saké, de l’autre par le courtier en soie. Les deux bandes veulent s’adjoindre les services de Sanjuro.

GARDE-DU-CORPS

 

Alors que le modèle féodal touche à sa fin, que le bushido – code d’honneur des guerriers – n’est plus respecté, un samouraï désœuvré erre et vend ses services de garde du corps au plus offrant. Ce ronin, personnage solitaire, est atypique : privilégiant la négociation et la ruse à l’action, il est, pour Charles Tesson, « le premier héros de films de sabre cynique et opportuniste (une révolution au Japon dans l’histoire du genre), plutôt occupé à faire commerce de son talent au lieu d’en faire usage ». (Akira Kurosawa, Cahiers du cinéma/Le Monde, 2008) Dans ce film, son plus grand succès au Japon, Kurosawa dresse le portrait d’un homme, maître dans son art, astucieux, manipulateur (il accélère la destruction mutuelle des deux camps), altruiste (mais de façon sélective), et infiniment cynique. « Sanjuro n’est ni bon, ni méchant ; c’est un être humain pétri de contradictions. La complexité de sa nature rend son personnage fascinant et très moderne. » (Aldo Tassone, Akira Kurosawa, Édilig, 1983)

Toshiro Mifune offre sa stature à ce personnage qu’il campe avec profondeur, et démontre encore sa capacité à incarner ce type de rôle et d’endosser le costume traditionnel. Calme, déterminé, Sanjuro est aussi rusé et stratège, se jouant de tous. L’acteur sera récompensé pour son interprétation à la Mostra de Venise en 1961.

Le film, dont la photo est alternativement très lumineuse puis plongée dans une atmosphère clair-obscur et oppressante, emprunte les conventions du western classique, s’inspirant également du roman policier de Dashiell Hammett, Moisson rouge. Peu de temps après, Yojimbo inspirera à son tour Sergio Leone pour son fameux Pour une poignée de dollars (1964). La filiation est là : avec son personnage de professionnel, efficace, dénué de scrupules, Kurosawa pose les bases de ce que sera le western italien.

 

Yojimbo
Japon, 1961, 1h50, noir et blanc, format 2.35

Réalisation Akira Kurosawa
Scénario Akira Kurosawa, Ryuzo Kikushima
Photo Kazuo Miyagawa
Musique Masaru Sato
Montage Akira Kurosawa
Décors & costumes Yoshiro Muraki
Production Akira Kurosawa, Toho, Kurosawa Production

Interprètes
 Toshiro Mifune (Sanjuro Kuwabatake), Eijiro Tono (Gonji), Kamatari Fujiwara (Tazaemon), Takashi Shimura (Tokuemon), Seizaburo Kawazu (Seibei), Isuzu Yamada (Orin), Hiroshi Tachikawa (Yoichiro), Tatsuya Nakadai (Unosuke), Daisuke Kato (Inokichi), Yoko Tsukasa (Nui)

Sortie au Japon 25 avril 1961
Présentation à la Mostra de Venise août 1961

Restauration 4K Toho
Remerciements au distributeur Carlotta Films

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 13 17h15  - UGC Astoria
En présence de Jean Ollé-Laprune (historien du cinéma, ambassadeur Lumière 2024)
Icone Billet 17ACHAT lu 14 18h  - UGC Confluence
En présence de Jean Ollé-Laprune (historien du cinéma, ambassadeur Lumière 2024)
Icone Billet 17ACHAT ma 15 11h15  - Pathé Bellecour
En présence de Jean Ollé-Laprune (historien du cinéma, ambassadeur Lumière 2024)
Icone Billet 17ACHAT sa 19 16h15 - Institut Lumière (Hangar)
En présence de Jean Ollé-Laprune (historien du cinéma, ambassadeur Lumière 2024)

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