Dans un pays méditerranéen, un député de l’opposition (Yves Montand), cible de menaces, arrive dans une ville pour y tenir une conférence pacifiste. À l’issue de cette réunion, il est violemment heurté par un triporteur et meurt le lendemain à l’hôpital. La version officielle conclut à l’accident. Un jeune juge d’instruction (Jean-Louis Trintignant) prend le dossier en main et découvre qu’il s’agit d’un crime organisé avec la complicité des forces de police.
Après ses études à l’IDHEC, Costa-Gavras devient assistant réalisateur et travaille avec René Clair, Henri Verneuil ou encore René Clément. Son premier long métrage, Compartiment tueurs, est très remarqué. Il y dirige Yves Montand, Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin et Charles Denner, une distribution prestigieuse qu’il retrouvera pour son troisième film, Z.
Tiré d’un livre de Vassili Vassilikos, Z est basé sur un événement réel, l’assassinat en 1963 du député grec Grigoris Lambrakis par un commando d’extrême-droite, protégé par le pouvoir en place. Avec Jorge Semprun, son coscénariste, Costa-Gavras condense l’histoire et la transpose dans un pays indéterminé, pour éviter des complications diplomatiques et donner à ce réquisitoire une dimension universelle : pour eux, de telles dérives peuvent avoir lieu partout où la démocratie est chancelante. Z a été difficile à financer, plusieurs sociétés de production reculant devant son aspect ouvertement politique. Jacques Perrin décide de le produire avec sa propre compagnie et trouve du soutien du côté de l’Algérie, où le film sera tourné.
À la fois documenté et trépidant, rythmé comme un thriller, Z livre une critique implacable d’un régime en voie de fascisation, où la vérité mise à jour par un juge obstiné sera étouffée lors d’une parodie de procès. En grec ancien, la lettre Z signifie « il est vivant ». Une manière de rappeler que la résistance à l’oppression ne saurait être définitivement réduite au silence. Triomphe public et critique, Z reçoit l’Oscar du meilleur film étranger en 1970.
« Dans un registre d’expression très différent – voire opposé puisque fondé davantage sur la dramatisation et certains effets spectaculaires de mise en scène, Z est l’un des rares films politiques français qui puisse se comparer pour la richesse du propos et la maîtrise de la réalisation aux œuvres majeures de Francesco Rosi Salvatore Giuliano et Main basse sur la ville. » (Michel Capdenac, Les Lettres françaises, 5 mars 1969)
Z
France, Algérie, 1969, 2h07, couleurs, format 2.35
Réalisation Costa-Gavras
Scénario Jorge Semprun, Costa-Gavras, d’après le roman éponyme de Vassilis Vassilikos
Photo Raoul Coutard
Musique Mikis Theodorakis
Montage Françoise Bonnot
Décors Jacques d’Ovidio
Costumes Piet Bolscher
Production Jacques Perrin, Ahmed Rachedi, Philippe d’Argila, Éric Schlumberger, Reggane Films, Office National Commerce Industrie Cinéma
Interprètes Yves Montand (le député Z), Jean-Louis Trintignant (le juge d’instruction), Irène Papas (Hélène), Jacques Perrin (le journaliste), François Périer (le procureur), Charles Denner (Manuel), Pierre Dux (le général), Julien Guiomar (le colonel), Bernard Fresson (Matt), Renato Salvatori (Yago)
Sortie en France 26 février 1969
Présentation au Festival de Cannes 20 mai 1969
Restaurations KG Productions, la société de production de Costa-Gavras
Remerciements à KG Productions
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